dim. Sep 8th, 2024

Confrontés à l’incertitude politique et à la hausse des difficultés économiques, les dirigeants de TPE se montrent inquiets mais cherchent à relativiser 

La 76e vague du Baromètre des TPE, enquête trimestrielle menée par l’IFOP pour Fiducial auprès de 1 005 dirigeants de TPE avant et après la dissolution de l’Assemblée nationale du 9 juin (entre le 27 mai et le 17 juin), permet d’analyser la réaction des petits patrons face à ce bouleversement politique. Entre inquiétude pour le contexte général du pays et un optimisme relatif au regard de leur propre activité, les dirigeants adoptent une posture paradoxale. 

En ce 2e trimestre, ils sont plus nombreux à être confrontés à des difficultés économiques, avec un risque accru de défaillance de leur activité. 

 

Suite à la dissolution, le niveau de confiance des dirigeants de TPE envers Emmanuel Macron et son gouvernement reste stable – bien que relativement faible.

 

La dissolution annoncée le 9 juin par Emmanuel Macron ne semble étonnement pas avoir eu d’impact sur la confiance accordée au président et à son gouvernement. Les dirigeants de TPE interrogés avant le 9 juin étaient 31 % à indiquer leur confiance envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par Emmanuel Macron. Ce chiffre s’élève à 32 % suite à l’annonce de la dissolution.

Malgré un contexte politique incertain, le niveau de confiance envers l’exécutif se stabilise donc à 32 % (+1 point) après une chute de 8 points au premier trimestre 2024.

 

Des patrons favorables à la réforme du chômage que vient de suspendre Gabriel Attal.

 

Les dirigeants de TPE sont majoritairement favorables à la réforme du chômage de Gabriel Attal. 77 % approuvent l’augmentation de la durée de travail pour avoir droit à des indemnités et 69 % sont favorables à la réduction de la durée d’indemnisation à 12 mois au lieu de 18 actuellement.

 

L’adhésion aux différentes pistes évoquées par Gabriel Attal concernant la réforme de l ‘assurance – chômage

 

 

 

Dans un contexte d’incertitude politique, les dirigeants marquent une posture ambivalente, entre inquiétude et relativisme.

 

Confrontés à la dissolution, les dirigeants de TPE se montrent particulièrement inquiets pour le climat général des affaires en France, mais restent cependant optimistes concernant leur propre activité. 

 

Le niveau d’optimisme concernant le climat général perd 8 points suite à la dissolution, passant de 32 % à 24 %. Cette inquiétude ne se perçoit pas sur un plan plus personnel puisque, au contraire, l’optimisme des dirigeants à l’égard de leur propre activité gagne 9 points (passant respectivement de 49 % à 58 %).

 

On peut ainsi émettre l’hypothèse de vases communicants, avec une préoccupation accrue pour le climat général du pays qui permettait aux dirigeants de TPE de « relativiser » la situation de leur propre société.

 

Dans le détail, les dirigeants des secteurs du BTP et des services aux particuliers se montrent parmi les plus optimistes quant à leur activité (respectivement 66% et 68%) tandis que ceux du commerce se montrent particulièrement inquiets (33%, -19 points par rapport au premier trimestre).

 

Une baisse de moral alimentée par des difficultés financières qui se durcissent.

 

La part de TPE qui déclare rencontrer des difficultés financières est en progression, s’établissant à 37 %, soit quatre points de plus que lors de la précédente mesure, et 10 points de plus par rapport au T3 2023.

Si la part des TPE en difficulté financière (très ou assez) importante reste stable (19 %), les conséquences semblent devenir plus inquiétantes. La moitié d’entre elles pourraient être contraintes de déposer le bilan, soit 15 points de plus qu’au précédent trimestre. Il s’agit par ailleurs de l’indicateur le plus élevé depuis le début de la mesure au T1 2023.

 

Votre entreprise rencontre-t-elle aujourd’hui des difficultés financières ?

 

 

 

Cependant, la part des TPE se déclarant en difficulté financière, si elle progresse, semble néanmoins s’être tassée avec la dissolution (4 2% avant, 32 % après). A nouveau, ce paradoxe peut s’expliquer par une forme de relativisme face à l’incertitude politique et économique à laquelle le pays est confronté.

 

Un début d’année marqué par une stabilisation des embauches à un niveau bas.

 

Le pourcentage de dirigeants qui ont embauché ou prévoient d’embaucher du personnel d’ici fin juin 2024 se stabilise à 10 %.

On constate toujours une forte corrélation entre cet indicateur et la taille de l’entreprise. Seules 8 % des TPE de moins de 10 salariés ont embauché ou comptaient le faire, alors que ce score grimpe à 41 % au sein des TPE de 10 salariés et plus.

 

En amont des Jeux Olympiques de Paris et de la période estivale, le secteur de l’hôtellerie se démarque positivement : 21 % des petits patrons ont ou comptent embaucher.

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