La réalité, c’est qu’il ne faut jamais exagérer l’influence du fait politique sur les mouvements à moyen terme des bourses des marchés développés. À la suite de l’annonce de la dissolution, le taux d’emprunt de la France a fortement augmenté, se rapprochant de celui du Portugal. La bourse de Paris a également chuté. C’est l’effet de surprise. Une fois celui-ci passé, le taux d’emprunt de la France a reflué. La baisse de l’inflation américaine et la perspective d’une seule baisse des taux par la Fed cette année a d’ailleurs contribué au mouvement d’accalmie. Cela souligne que la politique pèse souvent peu face à la Fed.
À la suite de la dissolution du 21 avril 1997, des attaques spéculatives ont fait chuter le franc par rapport au mark. Malgré des interventions probables sur le marché des changes par la Banque de France, le franc a mis trois semaines à rebondir. Le dollar américain était, au passage, ressorti grand vainqueur des incertitudes françaises.
Et la semaine dernière ? Dans la foulée de l’annonce du chef de l’Etat, l’EUR/USD a chuté de 0,25%. C’est peu, et cela s’explique certainement par un manque de liquidité sur le marché à ce moment-là. La paire a quasiment immédiatement rebondi.
Peu importe la couleur politique du prochain gouvernement, il devra à tout prix faire refluer le déficit public. Dans l’opinion publique, ce sera facile à faire accepter. Il demandera un audit indépendant des finances publiques, comme Lionel Jospin en 1997. Ce sera très mauvais. Cela devrait donc aboutir à un vaste programme de baisse des dépenses (une hausse des impôts semble exclue à ce stade).
Voici quelques idées :
– Baisse des dépenses de fonctionnement des agences étatiques. On en dénombre 1200 au total, avec souvent des déclinaisons départementales et regionals. Pour beaucoup d’entre elles, on peut s’interroger sur leur raison d’être (exemple : l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur)
– Introduction d’une TVA à 25% sur les produits de luxe
– Lutter contre la fraude sociale (attention à ne pas exagérer les gains potentiels)
– Prioritiser les partenariats public-privé pour tous les projets d’investissement
– Règle d’or visant à ce que les ministères soient contraints d’investir 30% de leur
budget dans des investissements productifs (ce qui va créer de la croissance)
Par Defthedge