Etude Mazars – Estimeo
La France est aujourd’hui plus que jamais un terrain propice au développement de pépites innovantes qui rayonnent bien au-delà de ses frontières. Élan entrepreneurial, marque France forte, facilité des démarches et des levées de fonds, il n’a jamais été aussi simple de lancer une startup en France. Afin de lever le voile sur ces entreprises innovantes à fort potentiel de croissance, Estimeo, plateforme de notation des startups et Mazars, groupe international d’audit et de conseil, publient une enquête menée auprès de 217 dirigeants français de startups early stage. L’étude dresse un panorama inédit de l’écosystème start up early stage en France, analyse leurs enjeux, attentes et préoccupations.
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72% des startups souhaitent lever des fonds dans les 18 mois, elles recherchent en moyenne 1,5 million d’euros
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Près de 40% des startups ont déjà réalisé des levées de fonds pour un montant moyen de 1,2 million d’euros
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Les jeunes pousses ont un effectif moyen de 6,6 salariés et souhaitent recruter en moyenne 4,8 personnes d’ici un an
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74% des startups early stage françaises envisagent de s’internationaliser ou sont déjà présentes à l’étranger
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Plus de 69% des startups n’utilisent pas ou ne connaissent pas les dispositifs JEI et/ou CIR
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75% des startuppeurs font confiance au gouvernement pour faciliter leur vie d’entrepreneur
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Plus de 68% des startuppeurs souhaitent avoir à un impact sociétal fort alors que seuls 38% estiment avoir un impact environnemental positif
Les aides à l’innovation plébiscitées par les serial entrepreneurs et les jeunes diplômés
Les startups sont avant tout des entreprises à fort potentiel de croissance, selon 81% des startuppeurs interrogés. Ils sont 56% à affirmer que ce sont des entreprises « scalables », c’est-à-dire que leur agilité leur permet de gérer rapidement un changement d’échelle de volume d’affaires tout en conservant une forte rentabilité. En outre, les startups changent les usages (56%) et bénéficient d’un atout technologique (49%).
Très majoritairement les startuppeurs sont des anciens salariés du secteur privé qui ont acquis une certaine expérience professionnelle (40%) ou des serial entrepreneurs (28%). Concernant les dispositifs de soutien à l’innovation que sont les aides Bpifrance, JEI (Jeune Entreprise Innovante) et le CIR (Crédit Impôt Recherche), les jeunes diplômés (47,5%) et les serial entrepreneurs (46%) sont ceux qui y ont le plus recours, contrairement aux startuppeurs étudiants (10%).
« Les dispositifs comme la JEI et le CIR, même s’ils peuvent paraître contraignants d’un point de vue administratif, doivent entrer dans la stratégie de démarrage. Les startups ont globalement connaissance de leur existence mais sont souvent peu informées sur les critères d’éligibilité ni la discipline qu’ils emportent. Les enjeux fiscaux sont toujours déterminants pour l’innovation des entreprises. Ainsi, la loi de finances 2019 devra nécessairement comporter des dispositions idoines en matière de fiscalisation des levées de fonds, cette fois en crypto-actifs. » affirme Stéphanie Latombe, Associée Marchés de capitaux chez Mazars.
Les deuxième et troisième années d’existence, une période charnière pour les startups
Les startups sondées ont un effectif moyen de 6,6 personnes et souhaitent recruter en moyenne 4,8 collaborateurs d’ici un an. Les effectifs moyens triplent quasiment entre les très jeunes startups de moins de 6 mois et celles qui ont entre 2 et 3 ans, passant de 2,6 à 7,2 personnes. Cette nette croissance des effectifs entre la deuxième et la troisième année d’existence marque ainsi une période charnière pour les startups.
Il existe une corrélation évidente entre les levées de fonds réalisées par les startups et leur effectif. Celles ayant levé des fonds comptent en moyenne 10,1 salariés, contre 4,5 personnes pour celles qui n’ont jamais levé de fonds. Ce résultat semble corroborer l’idée que les fonds levés sont indiscutablement utilisés essentiellement pour des recrutements.
L’expansion internationale fait partie de l’ADN des startups, ce qui requiert des ressources humaines supplémentaires : 52% souhaitent ainsi s’internationaliser dans les 12 prochains mois et 22% sont déjà présentes à l’étranger. Les startups déjà présentes à l’international grâce à des clients étrangers, ont un effectif moyen nettement supérieur (8,5 personnes) à celles qui l’envisagent seulement (5,9 salariés).
« Le phénomène mondial de création des startups s’est accéléré en France grâce à une alchimie de trois dynamiques de changement : une transformation technologique portée par des ingénieurs et innovateurs bien formés, une transformation étatique avec des politiques publiques soutenant très fortement l’innovation et une transformation culturelle avec l’apparition d’une génération de créateurs formés à l’entrepreneuriat. Les startups sont pour beaucoup des objets économiques non identifiés. Et pourtant, ces startups encore invisibles de tous voire incomprises seront potentiellement les “licornes” de demain et moteurs de notre croissance. » conclut Florian Bercault, co-fondateur et président d’Estimeo.
Méthodologie
L’enquête a été réalisée, de juillet à septembre, auprès de plus de 2500 startups françaises early stage. 217 réponses d’entrepreneurs couvrant l’ensemble des secteurs d’activités ont été recueillies durant cette période.