jeu. Mai 29th, 2025

Contexte:

Le 22 avril, des militants ont massacré 26 civils — en grande majorité des touristes — dans la ville montagneuse de Pahalgam, au Cachemire administré par l’Inde, une attaque qui a provoqué une indignation générale.

Les craintes d’un conflit plus large ont augmenté plus tôt cette semaine lorsque le ministre pakistanais de l’Information, Attaullah Tarar, a déclaré que son pays disposait « de renseignements crédibles selon lesquels l’Inde prévoyait une action militaire contre le Pakistan dans les 24 à 36 heures ».

L’Inde et le Pakistan ont depuis engagé des hostilités de représailles

 Les forces de sécurité indiennes ont lancé une vaste chasse à l’homme au Cachemire le 23 avril, au lendemain de l’attaque meurtrière contre des touristes — la plus sanglante visant des civils dans la région depuis l’an 2000.

L’Inde a fermé son espace aérien aux vols commerciaux en provenance du Pakistan mardi, en réponse à l’interdiction de vols en provenance d’Inde décidée par Islamabad la semaine précédente, à la suite de l’annulation par New Delhi des visas pour les ressortissants pakistanais et de la suspension d’un traité clé de partage des eaux.

New Delhi et Islamabad ont tous deux fait montre de leur puissance militaire.

Le Pakistan a abattu un drone indien utilisé pour de « l’espionnage » dans la région disputée du Cachemire mardi, ont indiqué des sources sécuritaires pakistanaises à CNN.

Deux jours auparavant, la marine indienne avait annoncé avoir effectué des tirs de missiles d’essai pour « revalider et démontrer la préparation des plateformes, des systèmes et des équipages à une frappe offensive de précision à longue portée ».

Les tensions sont également vives le long de la frontière de facto, la Ligne de Contrôle, au Cachemire, où des échanges de tirs ont eu lieu sept nuits consécutives.

Un historique de conflits

Le Cachemire, l’un des points chauds les plus dangereux au monde, est partiellement contrôlé par l’Inde et le Pakistan, mais les deux pays le revendiquent dans sa totalité.

Les deux puissances nucléaires se sont affrontées dans trois guerres à propos de ce territoire montagneux, divisé depuis leur indépendance du Royaume-Uni il y a près de 80 ans.

En 2019, l’Inde a mené des frappes aériennes à l’intérieur du Pakistan après une attaque majeure d’insurgés contre des forces paramilitaires dans le Cachemire administré par l’Inde. Il s’agissait de la première incursion de ce type sur le territoire pakistanais depuis la guerre de 1971 entre les deux voisins.

La dernière attaque contre des touristes au Cachemire fait craindre une réponse similaire de l’Inde.

Les conditions pourraient être plus propices à un conflit majeur aujourd’hui qu’en 2019, selon Steven Honig et Natalie Caloca, chercheurs au Council on Foreign Relations (CFR).

Les deux pays sont lourdement armés

Dans un conflit conventionnel, l’Inde dispose d’un net avantage.

Le budget de défense de l’Inde est plus de neuf fois supérieur à celui du Pakistan, selon le rapport « Military Balance 2025 » de l’International Institute for Strategic Studies.

Ce budget soutient une armée indienne de près de 1,5 million de militaires actifs, contre 660 000 pour le Pakistan.

Sur le terrain, l’armée indienne aligne 1,2 million de soldats, 3 750 chars de combat principaux et plus de 10 000 pièces d’artillerie, tandis que les forces blindées pakistanaises ne représentent que deux tiers de celles de l’Inde, et Islamabad dispose de moins de la moitié des pièces d’artillerie.

En mer, la supériorité de la marine indienne est écrasante : deux porte-avions, 12 destroyers lance-missiles, 11 frégates lance-missiles et 16 sous-marins d’attaque.

Le Pakistan n’a ni porte-avions ni destroyers lance-missiles, seulement 11 frégates plus petites, qui constituent l’épine dorsale de sa flotte, et deux fois moins de sous-marins que l’Inde.

Le Pakistan a acquis plus de 20 chasseurs multirôles chinois J-10. Malgré la possession de dizaines de F-16 américains, le pilier de la flotte pakistanaise reste le JF-17, un projet conjoint avec la Chine mis en service au début des années 2000, avec environ 150 appareils en service. Des avions de chasse pakistanais JF-17 survolent la mer d’Arabie lors de l’exercice naval multinational AMAN-25 près de Karachi, le 10 février 2025, avec plus de 50 pays participants.

Les deux forces aériennes reposent encore largement sur des avions d’origine soviétique ancienne, comme les MiG-21 en Inde et leurs équivalents chinois J-7 au Pakistan.

Bien que l’Inde dispose d’un avantage clair en nombre d’avions de chasse et d’attaque au sol, les deux pays modernisent leur flotte avec des avions de quatrième génération.

L’Inde a investi dans des avions multirôles Rafale de fabrication française, avec 36 exemplaires en service.

Bien que l’Inde ait acquis les Rafale, les avions russes restent essentiels dans sa flotte aérienne : plus de 100 MiG-29 sont en service, ainsi que plus de 260 Su-30.

En matière nucléaire, les deux pays sont plus proches en capacités, chacun disposant d’environ une soixantaine de lanceurs sol-sol. Toutefois, les missiles indiens ont une portée plus longue.

L’Inde possède également deux sous-marins à capacité nucléaire, contre aucun pour le Pakistan.

Par Navidh Mansoor, rédacteur adjoint de Croissance Investissement

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