Avant la trêve de Noël, les investisseurs ont salué, avec modération, les résultats encourageants de l’inflation du mois de novembre aux Etats-Unis. L’indice PCE américain des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation la plus observée par la FED, a reculé de 0,1 % sur un mois en novembre et augmenté de 2,6 % en rythme annuel. En excluant les catégories de l’énergie et de l’alimentation, l’inflation dite alors sous-jacente (« core » en anglais) s’élève à 0,1 % en novembre et à 3,2 % sur un an (contre +0,2% et +3,3% estimé). Dans le même temps, le marché prend acte d’une hausse conforme aux attentes des revenus des ménages (+0,4 %) et d’une augmentation de 0,2 % de leurs dépenses, contre +0,3 % anticipé. Ces statistiques confortent les investisseurs que la banque centrale américaine réduira ses taux dès le printemps 2024. Ils estiment que sur l’ensemble de l’année prochaine le recul pourrait atteindre 175 points de base.
Après avoir battu des records la semaine précédente, le CAC 40 est resté stable cette semaine. Les indices « actions » des autres places financières ont connu également de faibles fluctuations. Les taux des obligations souveraines ont poursuivi leur recul. Le taux de l’obligation allemande à 10 ans est repassé au-dessous de la barre des 2 %. L’euro a, quant à lui, continué de s’apprécier par rapport au dollar.
Le pétrole sous pression
Le marché du pétrole a été agité en raison des évènements en Mer Rouge et de la décision de l’Angola de quitter l’OPEP.
Le cours du pétrole a augmenté avec la multiplication des attaques menées par les rebelles houthis du Yémen. En réaction au conflit dans la bande de gaza, ces derniers s’en prennent, avec des drones et des missiles, aux navires commerciaux passant par le détroit de Bab el-Mandeb, situé juste avant le canal de Suez et proche du Golfe Persique. Cette voie de passage est primordiale tant pour le transport de marchandises en provenance d’Asie ainsi que pour le pétrole et le gaz. Au cours du premier semestre 2023, environ 12 % du total du pétrole transporté par voie maritime et 8 % du commerce mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) ont transité par cette zone selon l’Agence d’information sur l’énergie des États-Unis. Les Houthis, soutenus par l’Iran, réclament la fin du conflit à Gaza et la possibilité pour la population d’accéder à la nourriture et aux médicaments. Afin de sécuriser le passage, les Etats-Unis rejoints par plus de vingt pays mettent une flotte de protection maritime. Parmi les signataires figurent la Grèce, la France, le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, l’Italie, les PaysBas, la Norvège, l’Espagne, et les Seychelles. Cette coalition militaire « doit faire office de gendarme routier, patrouillant en mer Rouge et dans le golfe d’Aden pour répondre aux appels de bateaux commerciaux qui passent par cette voie internationale vitale, et les aider si besoin » a souligné le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder.
L’Angola a décidé de se retirer de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) considérant que les quotas de production que cette dernière impose aux Etats membres nuisaient à ses intérêts économiques et financiers. Lors de sa dernière réunion, l’OPEP avait indiqué à l’Angola que ses quotas de production seraient limités à 1,1 million de barils par jour. Or, le pays souhaitait un quota de 1,8 million de barils. Le retrait de l’Angola de l’organisation a provoqué un léger repli du prix du pétrole. L’OPEP a déclaré que le poids de l’Angola au niveau de la production est marginal et que son départ de l’organisation aura peu de conséquences. L’Angola qui a été longtemps le premier producteur de pétrole d’Afrique enregistre depuis une dizaine d’années une chute de sa production du fait de la faiblesse des investissements et d’une forte instabilité fiscale.
Par le cercle de l’épargne