mar. Mai 13th, 2025
Alors que les marchés sont focalisés sur les annonces entre les Etats-Unis et la Chine, l’agence de notation s’est intéressée il y a quelques jours…au Canada.

Dans une note d’analyse publiée le 6 mai, l’agence indique qu’elle anticipe, ni plus ni moins, une récession de trois trimestres pour l’économie canadienne. Avec une contraction de l’économie qui commencerait dès le trimestre en cours et qui deviendrait une récession avec une croissance négative au troisième et quatrième trimestre également : « En raison de l’impact des tarifs américains, nous prévoyons une récession, avec un PIB canadien en baisse pendant trois trimestres à partir du deuxième trimestre 2025, avec une croissance annuelle moyenne en 2025 de seulement 0,1 %. ».

Fitch anticipe une hausse du taux de chômage à 8%. L’agence constate que les ménages canadiens continuent d’épargner une plus grande partie de leurs revenus qu’avant 2020, même si cette épargne est concentrée dans la tranche de revenus la plus élevée, ce qui implique que ce matelas d’épargne excédentaire ne stimulera pas significativement les dépenses de consommation.

Donc la question qu’on peut légitimement se poser, c’est comment se comportera l’économie américaine si son voisin immédiat et grand partenaire commercial subit effectivement une récession de trois trimestres ?

En économie comme sur les marchés, rien n’est jamais totalement certain, mais si l’agence Fitch a raison dans ses anticipations pour le Canada, la croissance américaine devrait également sérieusement ralentir dans les mois qui viennent. La contraction du PIB américain au premier trimestre était, certes, surtout due à des effets de balance commerciale…mais pas seulement. La réduction des dépenses budgétaires a également contribué à la contraction du PIB américain et il serait surprenant que cette réduction des dépenses prenne fin tout de suite étant donné le niveau très élevé du déficit budgétaire américain ces dernières années.

Et, toujours concernant le PIB américain, les regards vont rapidement se tourner vers les dépenses de consommation et les investissements des entreprises au cours de ce trimestre, mais également au T3, dans un contexte d’incertitude commerciale qui reste élevée malgré la désescalade du week-end entre la Chine et le Etats-Unis. Car même si des accords commerciaux commencent à voir le jour, les taxes douanières seront toujours plus élevées qu’auparavant.

La note de Fitch ressemble donc à un avertissement sérieux, et pas seulement pour le Canada.

Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France

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