Farhan Badami, Market Analyst pour eToro
Boeing a annoncé un important changement de direction dans un contexte de résultats financiers inquiétants, en nommant Robert « Kelly » Ortberg au poste de PDG à compter du 8 août, en remplacement de Dave Calhoun. Ce changement intervient alors que Boeing a annoncé un chiffre d’affaires de 16,9 milliards de dollars, inférieur aux estimations de 17,46 milliards de dollars, et une perte d’exploitation de 1,4 milliard de dollars pour le deuxième trimestre.
Ces résultats soulignent les difficultés de Boeing, dues à la baisse des volumes de livraisons commerciales et à des pertes substantielles sur les programmes de développement de défense à prix fixe. En outre, la surveillance accrue de la sécurité et de la qualité des avions de Boeing a gravement affecté les niveaux de production, empêchant la société d’atteindre la rentabilité. Le flux de trésorerie d’exploitation de la société pour le trimestre était négatif de 3,9 milliards de dollars, et le flux de trésorerie disponible était négatif de 4,3 milliards de dollars. Pour aggraver la situation, la dette totale de la société a augmenté pour atteindre 57,9 milliards de dollars au début du trimestre, ce qui indique une dépendance croissante à l’égard des emprunts pour maintenir les liquidités dans un contexte de taux d’intérêt modérément élevés.
La voie du redressement de Boeing reste semée d’embûches, avec des problèmes de sécurité non résolus concernant ses avions 737 Max, des grèves potentielles et des pertes continues dans ses divisions défense et espace. Malgré ces difficultés, la transition de la direction de l’entreprise a suscité une réaction positive de la part du marché, les actions augmentant à la suite de cette nouvelle. Toutefois, le cours de l’action ayant chuté de 25 % depuis le début de l’année, le mandat de M. Ortberg débute à un moment critique pour Boeing, qui a besoin d’une action rapide et efficace pour regagner la confiance et stabiliser ses activités.
Les investisseurs espèrent que Boeing a trouvé sa planche de salut en la personne de son nouveau PDG. Sa formation d’ingénieur est un signe prometteur, car les ingénieurs ont tendance à être implacables dans l’étendue et la profondeur de leur compréhension, et rien n’échappe à leur examen minutieux. Avec Ortberg à la barre, Boeing dispose d’un dirigeant capable de comprendre en profondeur et de relever les défis techniques complexes de l’entreprise. Cette quête incessante de l’excellence pourrait être exactement ce dont Boeing a besoin pour traverser les turbulences actuelles et en ressortir plus fort.
