Le président Xi Jinping est le grand gagnant de ce 20e Congrès du Parti et son pouvoir en ressort renforcé. Non seulement la plupart des membres du comité permanent du Politburo sont des proches du Président Xi, mais aussi l’idéologie de ce dernier sur le socialisme à la chinoise a été inscrite dans la
Constitution du Parti communiste chinois.
Par ailleurs, Li Qiang, actuel premier secrétaire du Parti communiste chinois à Shanghai, est nommé n°2 du Parti communiste chinois. Il deviendrait probablement le Premier ministre chinois en mars prochain. Malgré les critiques de certains observateurs sur sa gestion de la crise du Covid à Shanghai, il est considéré au sein du Parti communiste chinois comme un personnage pro-business. Il a notamment réussi à attirer Elon Musk à Shanghai en 2018, ce qui a abouti à la construction de la première Giga Factory de Tesla en Chine et a développé toute une chaîne de valeurs locale liée à lafabrication de véhicules électriques.
À l’issue de ce Congrès, il est encore tôt pour se prononcer sur les politiques économiques et monétaires en Chine. Mais, quelle que soit l’équipe dirigeante en place, la Chine devra « remettre son économie sur les rails ».
La croissance du PIB chinois s’élève à 3,9 % pour le troisième trimestre, soit légèrement mieux qu’attendu par rapport au consensus. Cependant, sur l’ensemble de l’année, la croissance s’établira autour de 3,0 %, soit assez loin de l’objectif initial de 5,0 à 5,5 %.
Les sujets économiques, tels que l’assouplissement de la politique « zéro Covid », la crise immobilière et les règlementations des secteurs privés seront au cœur des discussions pour la nouvelle équipe dirigeante chinoise dans les mois à venir. Le Président Xi Jinping tient en effet à ce que, sous son mandat, la Chine devienne la première puissance économique dans le monde, devant les États-Unis.
Dans son premier discours officiel, le Président Xi Jinping a mis l’accent sur les politiques et les priorités de la Chine pour les cinq ans à venir :
• La poursuite des réformes et de l’ouverture de la Chine vers le monde extérieur ;
• Le thème de la « prospérité commune » tout en faisant de l’économie nationale la priorité absolue ;
• L’engagement sur la réduction des émissions carbone avec pour objectif une neutralité en 2060 ;
• La modernisation de l’agriculture et surtout de sa chaîne d’approvisionnement ;
• L’indépendance dans la technologie de pointe dans un contexte tendu entre les États-Unis et la Chine ;
• La confirmation de la politique « One country, two systems » vis-à-vis des régions administratives spéciales de Hong Kong et Macau ;
• La poursuite de l’unification avec Taïwan par la voie pacifique mais refus de renoncer à l’usage de la force au cas où Taïwan déclarerait son indépendance.
Quels sont les implications de ce Congrès pour l’économie et les marchés financiers chinois ?
• Les principales politiques économiques, et surtout la politique « zéro Covid », ne devraient pas se trouver radicalement changées avant le prochain Congrès national de mars prochain ;
• En revanche, un assouplissement des mesures de quaran- taine et une relance économique ciblée à court terme est possible, impulsée par la nouvelle équipe dirigeante ;
• Les secteurs de l’énergie renouvelable, des industries de haute technologie, ainsi que la consommation et la pharmaceutique devraient en bénéficier.
Suite à ce Congrès, la réaction des marchés a été très négative : la prime de risque politique du marché chinois augmente à cause des inquiétudes des inves- tisseurs sur l’orientation de la Chine vers une économie plus dirigiste. De ce fait, les marchés chinois se traitent actuellement autour de leurs plus bas niveaux historiques en termes de valorisation. L’indice Hang Seng, qui représente les actions chinoises « offshore » cotées à Hong Kong, se traite ainsi aujourd’hui à un PER de moins de 6X sur les résultats attendus à un an !
L’avenir nous dira si ce pessimisme autour de cette équipe dirigeante chinoise est justifié…