Tandis que le cours du Bitcoin s’apparente aux montagnes russes – il a perdu près de la moitié de sa valeur en 3 mois, passant de 68 000 dollars en novembre à 37 000 dollars fin janvier -, les NFT (non-fungible token, jetons qui permettent de certifier l’authenticité et le caractère unique d’un actif numérique) ont fait parler d’eux ces dernières semaines, qu’il s’agisse de l’achat par le footballeur Neymar de 2 NFT de la série des « singes blasés » pour 1,1 million d’euros ou de la tentative d’un chirurgien de vendre, sous forme de NFT là aussi, la radiographie d’une victime de l’attentat du Bataclan. Afin de mesurer la connaissance et l’intérêt des Français pour ces actifs numériques, le média spécialisé Cointribune.com a confié à l’Ifop le soin d’interroger plus de 2 000 personnes. L’étude montre notamment que si nos compatriotes ont massivement entendu parler des cryptomonnaies, Bitcoin en tête, les NFT restent l’apanage d’un public jeune et initié. Globalement, les Français restent sceptiques sur ces produits qu’ils considèrent davantage comme un phénomène de mode spéculatif à la rentabilité incertaine que comme des investissements crédibles sur le moyen et long terme. Mais cette photographie générale ne doit pas masquer l’attrait grandissant de la jeune génération, les 18-24 se distinguant clairement de leurs aînés dans leur volonté d’investir dans le monde numérique.
CHIFFRES CLÉS
82% des Français ont entendu parler des cryptomonnaies alors qu’ils n’étaient que 52% en février 2021 ; Les NFT ne sont arrivés aux oreilles que d’1 Français sur 4 (25%) et seulement 8% savent précisément de quoi il s’agit ; 40% des 18-34 ans qui connaissent les cryptomonnaies ont investi dans ces actifs numériques ou seraient prêts à le faire contre 18% des plus de 35 ans ; Près de la moitié (49%) des jeunes de 18 à 24 ans pourraient acheter un objet numérique sous forme de NFT contre seulement 8% des plus de 65 ans, Chez les connaisseurs des cryptomonnaies, ils sont 41% à voir la valeur du marché augmenter et 16% à penser qu’elle baissera. 22% des Français seraient prêts à régler des achats en ligne et 15% à être payés en Bitcoin, 36% des français estiment que les mondes virtuels prendront l’avantage sur le monde réel dans les prochaines années,
La notoriété des cryptomonnaies en forte hausse
82% des Français ont entendu parler des cryptomonnaies alors qu’ils n’étaient que 52% en février 2021, Près de 9 Français sur 10 (88%) ont connaissance du Bitcoin, En revanche, les NFT ne sont arrivés aux oreilles que d’1 Français sur 4 (25%) et seulement 8% savent précisément de quoi il s’agit. La connaissance des actifs numériques est plutôt l’apanage d’hommes jeunes, diplômés de l’enseignement supérieur, appartenant aux classes aisées et résidant dans l’agglomération parisienne.
Un potentiel d’investissement qui séduit surtout les jeunes notoriété des cryptomonnaies en forte hausse
40% des 18-34 ans qui connaissent les cryptomonnaies ont investi dans ces actifs numériques ou seraient prêts à le faire contre 18% des plus de 35 ans, La proportion est assez similaire chez les connaisseurs des NFT : 45% des 18-34 ans ont ou souhaiteraient investir contre 23% de leurs aînés. Des marchés dont les Français estiment que la valeur va progresser 57% des personnes qui connaissent les NFT pensent sur la valeur de ce marché va progresser dans les 3 prochaines années contre 16% qui croient qu’elle sera inférieure, Chez les connaisseurs des cryptomonnaies, ils sont 41% à voir la valeur du marché augmenter et 16% à penser qu’elle baissera. Les cryptomonnaies majoritairement perçues comme un phénomène de mode spéculatif Près de 8 Français sur 10 (79%) considèrent les cryptomonnaies comme un phénomène de mode purement spéculatif, Si 79% de ceux qui ont déjà investi dans les monnaies numériques jugent que c’est toutefois un investissement rentable, les non-initiés sont plus sceptiques (42%), Un scepticisme qui n’empêche pas 6 Français sur 10 d’être d’accord avec le fait que les cryptomonnaies révolutionnent le concept même de monnaie.
1 Français sur 6 prêt à être payé en Bitcoin
22% des Français seraient prêts à régler des achats en ligne et 15% à être payés en Bitcoin, Plus inquiétant, 43% des investisseurs en cryptomonnaies se disent prêt à payer en Bitcoin des achats illégaux (drogue par exemple) et 20% assurent l’avoir déjà fait. Les jeunes portés vers les NFT Près de la moitié (49%) des jeunes de 18 à 24 ans pourraient acheter un objet numérique sous forme de NFT contre seulement 8% des plus de 65 ans, Les œuvres d’art et le contenu additionnel pour jeux vidéo arrivent en tête des achats possibles sous cette forme, L’avis de Guillaume Moret-Bailly, directeur du développement @Cointribune : « Il est intéressant de constater combien les cryptomonnaies ont gagné en notoriété en un an, un phénomène lié notamment aux prises de position de personnalités comme Elon Musk et à la très forte progression du cours Bitcoin en 2021 dont les médias ont abondamment parlé. Même s’ils sont moins connus car plus récents, les NFT progressent également. D’ailleurs, les recherches NFT sur Google dépassent en ce début d’année 2022 celles consacrées aux cryptomonnaies. Si les cryptomonnaies sont encore majoritairement considérées comme des phénomènes de mode ou spéculatifs, c’est parce que leur médiatisation se fait essentiellement sur les cours. Mais au-delà de ces effets d’annonce, le marché se structure jour après jour, un véritable écosystème se construit. Le parallèle peut être fait avec les débuts d’Internet : ce qui est au départ une affaire d’initiés, se démocratise petit à petit au travers des usages qui en sont faits et mis à la portée du grand public, sans que ce dernier n’ait besoin de tout comprendre du processus technique. On voit d’ailleurs que de plus en plus de gens sont prêts à payer leurs achats ou à être payés en Bitcoin, preuve que la cryptomonnaie se banalise peu à peu. Le fait que de nombreuses personnalités, à l’exemple de Neymar ou de Paris Hilton, investissent aujourd’hui dans les NFT va également amener de plus en plus gens à s’y intéresser. C’est une affaire de temps, mais les actifs numériques feront à coup sûr partie de notre vie quotidienne à moyen terme. »