mer. Déc 18th, 2024

224,5 millions de tonnes d’ordures ménagères sont produites annuellement en Europe selon la dernière étude d’Eurostat (source), qui signale par ailleurs que ce volume ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, selon cette même enquête, 48 % de ces déchets seulement sont valorisés. Le reste est encore enfoui, exporté ou incinéré, entraînant de lourdes problématiques écologiques.

Les dernières directives européennes adoptées fixent un taux de recyclage de 65 % d’ici 2035 ; la meilleure solution pour atteindre cet objectif semble être de donner aux citoyens eux-mêmes la possibilité de trier et valoriser leurs déchets de manière automatique et généralisée.

Et si les actes écologiques des citoyens étaient enfin récompensés de façon immédiate et matérielle ? C’est ce que propose Wetri, une application mobile gratuite lancée en janvier : transformer les gestes de tri des consommateurs en monnaie.

En proposant une solution durable et à grande échelle, basée sur un réseau de commerçants, recycleurs, et consommateurs-trieurs, cette start-up ambitionne de devenir le moteur central de l’économie circulaire actuellement en construction en France et en Europe.

Place à la récompense et à l’incitation

Si la sensibilisation à l’environnement et à l’importance des écogestes est en œuvre depuis de nombreuses années maintenant, place aujourd’hui à la récompense et à l’incitation matérielle et financière pour faire bouger les lignes ! C’est le projet de Wetri : inverser le système de financement du recyclage en le rendant plus juste socialement et économiquement.

En téléchargeant l’application, les citoyens qui participaient déjà à l’économie circulaire sont désormais récompensés, et découvrent de nouvelles solutions pour améliorer la valorisation de leurs déchets. L’autre pari majeur : la contrepartie financière proposée incite de nouveaux citoyens pas encore impliqués dans le tri à s’y mettre rapidement afin de gagner en pouvoir d’achat !

Comment ça marche concrètement ?

Le principe est simple. Une fois l’application gratuite téléchargée, l’utilisateur dépose, dans des lieux de collecte géographiquement référencés sur l’application, ses déchets et objets inutilisés ou en fin de vie : stylos qui ne fonctionnent plus, capsules de café vides, tubes de cosmétiques et autres produits d’hygiène terminés, cartouches d’encre usagées, etc.

Pour chaque geste, il gagne des avantages dans les magasins participants et cumule des points dans sa cagnotte Wetri. Ces points peuvent ensuite être, selon son choix, transformés en argent et virés sur son compte bancaire, donnés à une association, ou convertis en bons d’achat.

Une boucle vertueuse autour des déchets ménagers

D’un côté, les utilisateurs de Wetri sont incités à trier grâce à la gamification et la récompense de l’acte de tri : plus on le fait, plus on gagne de points. Ce qui permet de mesurer l’impact de chacun des gestes du quotidien, mais aussi de rendre le recyclage, souvent perçu comme une contrainte, ludique et rentable.

De l’autre, les recycleurs, upcycleurs, réparateurs sont alimentés en déchets et objets en fin de vie, qui constituent la matière première de leur activité, tout en maîtrisant la nature et la provenance de ces ressources.

Entre les deux, les commerçants et retailers ont l’opportunité de participer à une action concrète en faveur de la protection de l’environnement et bénéficient, en prime, d’une génération de trafic (donc de potentiels clients) dans leurs magasins.

Un fonctionnement qui permet de créer une boucle vertueuse où chacun est gagnant, et en premier lieu l’environnement.

Bientôt l’outil de recyclage grand public de référence en France ?

A noter également que la mise en place de ce système universel de récompense du geste de tri offre un modèle duplicable qui facilite grandement la constitution de nouvelles filières de valorisation, non limitées au recyclage. En effet, le réemploi, l’upcycling et la réparation sont parfaitement compatibles avec le système Wetri, des mécaniques encore plus vertueuses que le recyclage lorsque réalisables.

Après des mois de tests et de réglages, l’application est opérationnelle et enregistre des centaines de transactions et téléchargements par semaine. L’entreprise souhaite qu’elle devienne l’outil grand public de référence en France dans les deux années à venir, puis projette de se développer en Europe.

Deux frères bourguignons à l’origine du projet

À l’initiative de l’aventure Wetri, Guillaume Louiset, anciennement contrôleur de gestion financier chez Happychic. Fort d’une expertise dans le contrôle budgétaire et passionné par la technique et les nouveaux outils technologiques, il s’investit à plein temps sur le projet de son application.

Ses connaissances théoriques acquises via un Master à l’école de commerce SKEMA Business School, couplées à quatre années d’expérience dans la construction des budgets d’entreprises du retail, lui ont forgé une vision claire de la stratégie d’entreprise ainsi qu’une culture solide des problématiques du secteur de la distribution.

En 2021, son frère Arnaud, diplômé de l’IÉSEG School of Management, quitte son poste de Responsable Achats chez Bouygues Construction et rejoint son frère ainé à temps plein, bien décidé à mettre ses compétences commerciales au service du projet.

Au cours de ses quatre années dans les Achats BTP, il s’est notamment familiarisé avec les problématiques liées au recyclage en négociant les prestations de collecte et de traitement des déchets de chantier et a acquis des compétences managériales utiles au développement de Wetri et de ses futures équipes.

Un ADN entrepreneurial au service de l’économie circulaire

L’un a les compétences financières et techniques, l’autre maîtrise l’aspect marketing et communication. Un binôme complémentaire donc, qui peut évidemment aussi compter, de par son lien fraternel, sur un socle de valeurs et de centres d’intérêts communs. À commencer par le sport, notamment le football : les deux frères sont coéquipiers sur le terrain. Également passionnés par le cheval, ils pérennisent ensemble un petit élevage familial de trotteurs français.

Fils d’entrepreneurs, ils ont grandi au rythme du magasin de vêtements de leurs parents et se sont essayés au commerce dès le plus jeune âge, acquérant des compétences terrain, mais surtout l’esprit de l’entrepreneuriat, qui semble ancré dans leur ADN.

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