Par le Cercle de l’épargne
En octobre, le climat des affaires en France se dégrade légèrement. À 97, l’indicateur qui le synthétise, calculé par l’INSEE à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, perd un point. La fin des Jeux Olympiques et Paralympiques se traduit par un recul du moral des chefs d’entreprise. Les débats sur les projets de loi de finances avec d’éventuelles augmentations d’impôts et de charges peut expliquer ce regain de pessimisme automnal.
En octobre 2024, le climat des affaires se replie fortement dans l’industrie. À 92, l’indicateur qui le synthétise perd 7 points et s’écarte nettement de sa moyenne de longue période (100).
Dans les services, le climat des affaires s’améliore à nouveau et retrouve son niveau de juin. Dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation d’automobiles), le climat des affaires diminue légèrement. Cette dégradation résulte principalement de la diminution des soldes relatifs aux perspectives générales d’activité et aux effectifs prévus.
Dans le bâtiment, le climat des affaires reste stable. À 100, l’indicateur synthétique se maintient au niveau de sa moyenne de long terme (100). Le léger repli du solde d’opinion sur l’activité future est notamment compensé par une hausse de celui sur l’activité passée.
En octobre, l’indicateur synthétique de climat de l’emploi se replie. À 97, il perd deux points et s’éloigne de sa moyenne de longue période (100). Cette détérioration résulte principalement de la baisse des soldes d’opinion relatifs aux effectifs dans les services (hors agences d’intérim).
Une croissance sous contraintes
Dans ses perspectives d’octobre, le Fonds Monétaire International (FMI) se félicite de la baisse de l’inflation, mais s’inquiète, en revanche, du ralentissement de la croissance. L’organisation souligne en particulier que deux pays européens, l’Allemagne et la France, sont confrontés à de graves problèmes.
Un recul de l’inflation, sauf pour les services
Après avoir atteint un pic de 9,4 % en glissement annuel au troisième trimestre 2022 au niveau mondial, le FMI prévoit que l’inflation globale ne sera plus que de 3,5 % d’ici la fin de l’année prochaine. Le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, souligne que « la baisse de l’inflation sans récession mondiale est une réussite majeure ». Cependant, cette désinflation n’est pas totale. « La persistance de l’inflation des prix des services reflète en partie une croissance des salaires nominaux plus élevée » par rapport à ce qui avait été observé avant la pandémie de Covid-19. Si, aux États-Unis, ces revalorisations salariales sont permises par les gains de productivité, ce n’est pas le cas en Europe. En effet, « les augmentations récentes des salaires ont dépassé les gains de productivité », provoquant une hausse des coûts de la main-d’œuvre.
Une croissance contrastée
Par rapport à ses prévisions de juillet dernier, le FMI a maintenu à 3,2 % la hausse du PIB mondial prévue cette année, et ce taux devrait également être celui de 2025. L’organisation internationale a revu à la hausse le taux de croissance des États-Unis, qui pourrait s’élever à 2,8 % en 2024, au lieu de 2,6 %. En 2025, il pourrait n’être que de 2,2 %, selon les résultats des élections américaines. En Europe, à l’exception de l’Espagne, où la croissance est attendue à 2,9 % en 2024, les pays sont confrontés à une stagnation. L’Allemagne devrait au mieux enregistrer une croissance nulle en 2024. Quant à la France, elle devrait bénéficier d’une croissance de 1,1 % de son PIB. Le FMI souligne toutefois les dangers de l’endettement excessif de la France. Pierre-Olivier Gourinchas souligne que de nombreux risques pèsent sur la croissance, notamment l’évolution du conflit au Moyen-Orient ainsi que la multiplication des mesures protectionnistes.
Une amélioration nécessaire de l’environnement de la croissance
Le FMI plaide pour des politiques économiques plus favorables à la croissance que celles mises en œuvre ces dernières années. L’organisation internationale estime que la baisse des taux directeurs permettra une reprise de l’activité dans les pays avancés, ce qui aidera à endiguer la légère remontée des taux de chômage. Après des années de politique budgétaire laxiste, le FMI appelle les États à stabiliser la dynamique de la dette et à reconstituer des réserves indispensables en cas de chocs futurs. Les ÉtatsUnis et la Chine, les deux premières puissances économiques mondiales, sont invités à fournir un effort en ce sens.
Le FMI réclame également la mise en œuvre de réformes structurelles, notamment pour améliorer la productivité, qui tend à diminuer dans de nombreux pays. L’augmentation de la croissance et de la productivité sont les seuls moyens de relever les nombreux défis mondiaux, tels que le vieillissement démographique dans les pays riches, l’intégration des jeunes des pays en développement sur le marché du travail, et la lutte contre le réchauffement climatique. À cette fin, le FMI préconise une coopération internationale pl us poussée, alors même que la tentation du repli sur soi, du protectionnisme et du nationalisme s’accroît.
Baisse du pouvoir d’achat des salaires en 2023
En 2023, selon l’INSEE, le salaire en équivalent temps plein (EQTP) dans le secteur privé était de 3 613 euros bruts par mois en moyenne, soit 2 735 euros nets de cotisations et contributions sociales. Il a augmenté de 4,2 % en euros courants pour le brut et de 4,0 % pour le net. Ces hausses tranchent avec celles des trente dernières années. Elles sont imputables à la hausse des prix (+4,9 %, après +5,2 % en 2022). En 2023, le SMIC a été revalorisé à deux reprises, +1,8 % en janvier et +2,2 % en mai. Plus de 14 % des salariés français ont été concernés par cette revalorisation.
Une baisse du pouvoir d’achat en 2023 des salaires
En 2023, l’augmentation des salaires nets a été inférieure à l’inflation, si bien que le salaire net moyen en euros constants a diminué de 0,8 %, après déjà -1,0 % en 2022. Au total, le pouvoir d’achat du salaire net moyen est égal en 2023 à son niveau de 2019 (-1,1 % en tenant compte des apprentis) alors qu’il avait augmenté de 0,6 % par an en moyenne entre 1996 et 2019.
Un salaire médian de 2 183 euros par mois
En 2023, la moitié des salariés du secteur privé perçoivent moins de 2 183 euros nets par mois en EQTP. Ce salaire net médian est inférieur de 20,2 % au salaire moyen, traduisant une plus forte concentration des salaires dans le bas de la distribution. Aux extrémités de la distribution, un salarié sur dix gagne moins de 1 512 euros nets par mois quand un sur dix perçoit plus de 4 302 euros. Un salarié sur cent gagne plus de 10 222 euros nets (99e centile), soit près de 7,4 fois le Smic. En 2023, le pouvoir d’achat des salaires des deux premiers déciles a légèrement augmenté, en raison notamment des revalorisations automatiques du Smic à hauteur de l’inflation. À l’exception du troisième décile qui s’est stabilisé, tous les autres seuils de l’échelle se sont repliés en 2023 en euros constants, avec une baisse d’autant plus importante pour les salariés des déciles élevés : -0,4 % pour la médiane, -1,3 % pour le 9e décile et jusqu’à -2,3 % pour le 99e centile. En conséquence, la dispersion des salaires mesurée par le rapport interdécile D9/D1 a continué de diminuer en 2023, pour la troisième année consécutive, retrouvant sa valeur de 2012 : 2,85.
Les cadres les plus touchés par la baisse des salaires en euros constants
Le salaire net moyen en euros constants a davantage baissé pour les cadres que pour les autres groupes socioprofessionnels En euros constants, le salaire net moyen a diminué pour toutes les catégories socioprofessionnelles, particulièrement pour les cadres (-2,8 %), alors que la baisse est plus modérée pour les ouvriers et employés (respectivement -0,3 % et -0,5 %).
Des salaires plus élevés dans l’industrie
Le salaire net moyen en EQTP en 2023 est de 3 014 euros dans l’industrie, 2 439 euros dans la construction et 2 706 euros dans le tertiaire. Il est plus élevé dans les secteurs où les cadres sont surreprésentés, comme les services financiers (4 173 euros) ou l’information communication (3 900 euros). À l’inverse, il est plus faible dans l’hébergement restauration (1 980 euros) qui concentre une forte proportion d’employés. Le salaire net moyen a diminué de 0,8 % en euros constants dans l’industrie et de 0,9 % dans la construction et dans le tertiaire.
Poursuite de la réduction de l’écart de salaire entre les femmes et les hommes
En 2023, les femmes gagnent en moyenne 13,5 % de moins que les hommes en EQTP dans le secteur privé. En euros constants, le salaire net moyen en EQTP des femmes a diminué de 0,4 % en 2023, soit moins que celui des hommes (-1,1 %). Le fait que les femmes soient davantage représentées dans le bas de la distribution, où le pouvoir d’achat des salaires a mieux résisté, explique en partie cet écart entre les évolutions par sexe. Depuis 2008, l’écart de salaire entre femmes et hommes s’est réduit de près de 8 %.
Légère augmentation du chômage en France au troisième trimestre
Avec la faible croissance économique depuis le début de l’année et la multiplication des incertitudes politiques et économiques, le marché du travail est moins porteur que les années précédentes.
En moyenne au troisième trimestre 2024, en France métropolitaine, le nombre de personnes inscrites à France Travail et tenues de rechercher un emploi (catégories A, B, C) s’élevait à 5 123 700. Parmi elles, 2 814 000 personnes sont sans emploi (catégorie A) et 2 309 700 exercent une activité réduite (catégories B, C). Au troisième trimestre, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a progressé de 0,2 % (+5 300) et de 0,1 % sur un an. Le nombre de personnes exerçant une activité réduite courte (catégorie B) a augmenté de 1,1 % par rapport au trimestre précédent et sur la même période celui des personnes en activité réduite longue (catégorie C) a décru de 0,2 %. Au total, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C a augmenté de 0,2 % sur ce trimestre (+11 000) et de 0,9 % sur un an.
Au troisième trimestre, 730 000 personnes inscrites à France Travail ne sont pas tenues de rechercher un emploi. Elles sont soit non immédiatement disponibles et sans emploi(catégorie D, par exemple : formation, contrat de sécurisation professionnelle, maladie), soit pourvues d’un emploi (catégorie E, par exemple : création d’entreprise, contrat aidé). Sur ce trimestre, le nombre d’inscrits en catégorie D a augmenté de 0,8 % et celui des inscrits en catégorie E de 1,7 %.
En France (y compris les départements-régions d’outre-mer, hors Mayotte), le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 3 021 600 pour la catégorie A. Il a augmenté de 0,2 % sur le trimestre (+0,0 % sur un an). Pour les catégories A, B, C ce nombre s’élevait à 5 400 600 en progression de 0,2 % sur ce trimestre et de 0,8 % sur un an.
Par le Cercle de l’épargne