Après 4 ans d’existence, Groupement Santé au Travail (GST), service de prévention et de santé au travail interentreprises (SPSTI) organisait ce jour, à Paris, sa première convention nationale en présence des décideurs et des dirigeants de ses entreprises adhérentes. À cette occasion, l’association a mandaté l’institut IFOP pour mener un sondage exclusif sur ” La médecine du travail – Regards croisés salariés et dirigeants”.
GST, une approche innovante de la médecine au travail
Véritable révolution dans le secteur de la médecine du travail, le SPSTI Groupement Santé au Travail (GST) a décidé, dès 2020, de privilégier, dès que possible, la téléconsultation, bousculant ainsi en profondeur les codes de la profession.
En effet, par ce procédé encore trop peu usité par les SPSTI traditionnels, GST a privilégié un agrément national afin de pouvoir couvrir l’ensemble du territoire français. C’est une première en France puisque les SPSTI demandent un agrément régional et ne gèrent la médecine du travail que sur un territoire donné, ce qui peut compliquer parfois la gestion de ce service pour les entreprises multisites. Ainsi, GST gère, à ce jour, la médecine du travail de plus de 70 000 salariés, compte 1 350 entreprises adhérentes et fait partie des 30 % de SPSTI les plus importants de France. Parmi ses clients, GST compte également un grand nombre de sociétés du secteur de l’intérim, qui souvent peinent à faire passer les visites médicales.
Dans l’idée de créer un nouveau service de branche pour ce secteur (Santé INTERIM) et un service multibranches (Santé PME) pour répondre de manière plus efficace aux besoins des entreprises, GST a souhaité faire un état des lieux de la médecine du travail en France par le biais d’une enquête IFOP, interrogeant tant les salariés que les entreprises sur le sujet.
Une étude IFOP pour pallier le manque de données sur l’état actuel de la médecine du travail en France
Alors que très peu d’études existent aujourd’hui en France pour avoir une vision claire de l’état de la médecine en France, GST a mandaté l’IFOP pour un sondage exclusif sur le sujet en deux volets (salariés / entreprises).
Pour le volet salarié(e)s, l’enquête a été menée sous forme de questionnaire en ligne du 7 au 17 juillet 2023, auprès d’un échantillon de 1004 salariés, représentatif de la population française de salariés du privé ou d’entreprises publiques.
Pour le volet chef(fe)e d’entreprise / ressources humaines, les interviews ont été réalisées par téléphone du 11 au 21 juillet 2023 auprès d’un échantillon de 402 personnes chargées de la médecine du travail au sein de l’entreprise, représentatif de la population française d’entreprises de 10 salariés ou plus.
Les principaux enseignements du sondage
- Côté salariés, on constate qu’ils sont 49 % à évaluer leurs connaissances de la médecine du travail comme mauvaises. Une fois testés sur leur connaissances, ils ne sont plus que 14 % à n’avoir que de bonnes réponses aux questions posées.
- Concernant la visite d’information et de prévention (anciennement visite d’embauche), seuls 55 % des salariés disent en avoir reçu une, et ce dans le délai légal.
- Du côté des entreprises, près d’une entreprise sur cinq émet des réserves vis-à-vis de la médecine du travail. Le sentiment de se sentir mal accompagné sur les risques professionnels montent quant à lui à 29 %. Cette insatisfaction repose sur un suivi médical jugé insuffisant, l’absence d’accompagnement et des délais de prise de rendez-vous trop importants.
- Ces entreprises ont également le sentiment de ne pas être suffisamment accompagnées par la médecine du travail : 67% se sentent mal accompagnées, contre 21% des entreprises qui se disent satisfaites de la médecine du travail.
- Pourtant, sur les mesures prises pour remédier à cette insatisfaction, 64 % déclarent qu’elles n’ont pas l’intention de prendre de mesures particulières, 20 % qu’elles ont l’’intention de prendre des mesures mais ne savent pas encore lesquelles et 16 % qu’elles ont effectué un signalement auprès de leur branche professionnelle.
- Concernant les visites d’information et de prévention nécessaires, et contrairement aux salariés, les entreprises sont 75 % a estimer effectuer l’ensemble de ces visites dans les 3 mois suivant l’arrivée du salarié. Sur les raisons pour lesquelles la visite médicale n’a pas été effectuée en conformité, les entreprises citent à 86 % un défaut de la part de la médecine du travail.
- Les trois raisons étant : la médecine du travail n’a pas proposé de rendez-vous dans les temps, les créneaux proposés n’étaient pas possibles à honorer, il n’a pas été possible de joindre la médecine du travail.
Médecine du travail et téléconsultation
Concernant la téléconsultation, les interrogés sont 28 % à déclarer y avoir déjà eu recours dans le cadre d’une visite médicale. Cependant, dans le domaine de la santé au travail, cette pratique est encore largement minoritaire puisque seulement 4 % des salariés déclarent avoir procédé à leur visite médicale professionnelle en distanciel.
Pourtant, ils sont 18 % à déclarer préférer le format distanciel pour la prochaine visite médicale professionnelle ( 8 % depuis leur lieu de travail et 10 % depuis leur domicile).