lun. Mai 12th, 2025

Le PIB français rebondit légèrement, mais l’économie française risque de rester proche de la stagnation tout au long de l’année. En outre, l’inflation est restée faible en avril et va demeurée faible tout au long de l’année.

Le PIB rebondit

Comme attendu, le PIB français a légèrement rebondi au premier trimestre 2025, la croissance s’étant établie à 0.1% en glissement trimestriel, après -0.1% au quatrième trimestre 2024). Au cours du trimestre, les dépenses de consommations des ménages ont stagné, la consommation publique a très nettement ralenti (+0.1% sur le trimestre contre +0.4% au T4), dans le sillage des six semaines de loi spéciales qui ont restreint les dépenses publiques avant le vote du budget 2025 et du budget plus restrictif. Les investissements ont continué à diminuer, aussi bien pour les ménages que pour les entreprises et les administrations publiques. C’est déjà le 7ème trimestre consécutif de non-croissance pour les investissements totaux en France. Finalement, la contribution de la demande intérieure à la croissance du PIB est nulle. Les stocks ont nettement contribué à la croissance, de +0.5 points sur le trimestre. Le commerce extérieur pèse sur le PIB français, de -0.4 points, les importations augmentant (+0.4%) alors que les exportations baissent nettement (-0.7% au T1 contre +0.2% au T4). Enfin, notons que la production en France a augmenté de 0.2% sur le trimestre, grâce à une accélération de la production manufacturière et de celles des services.

Une stagnation qui perdure

Dans l’ensemble, bien que l’évolution du PIB soit conforme aux attentes, les détails révèlent une faiblesse sous-jacente, avec une contribution des stocks particulièrement importante. Les chiffres montrent que l’activité économique française au premier trimestre a été proche de la stagnation, une situation qui risque de se prolonger dans les trimestres à venir. Les droits de douane supplémentaires aux États-Unis et leurs impacts directs et indirects retarderont le rebond de l’économie française. Nous estimons que l’effet direct d’un droit d’importation permanent de 10 % aux États-Unis sur le PIB français, via une diminution des exportations, est de l’ordre de -0,1 %. À cela s’ajoutent les effets de l’incertitude, du ralentissement économique mondial et de la politique budgétaire plus restrictive, qui pèseront sur l’activité économique française tout au long de l’année. Le refroidissement du marché du travail risque de limiter la reprise de la consommation des ménages et le taux d’épargne risque de demeurer élevé. Dès lors, l’économie française risque de rester proche de la stagnation pour la suite de l’année, avec une croissance trimestrielle probablement entre 0 % et 0,1 % au cours des prochains trimestres. Pour l’ensemble de 2025, nous tablons sur une croissance du PIB de 0,4 % et de 0,8 % en 2026.

L’inflation reste faible

L’inflation française s’est établie à 0.8% en avril, tout comme en mars. En baisse de 7.9% en glissement annuel, les prix de l’énergie continuent de peser lourdement sur l’inflation. L’inflation des biens reste légèrement négative, à -0.2%, tout comme en mars. L’inflation des services est aussi stable et toujours à 2.3%. En revanche, comme attendu, l’inflation alimentaire repart à la hausse pour s’établir à 1.2% contre 0.6% en mars.

L’inflation française demeure donc très faible et devrait rester largement en-dessous des 2% pour l’ensemble de l’année. Les prix de l’énergie vont continuer à peser sur l’inflation, dans le sillage des prix du pétrole et du gaz sur les marchés mondiaux, mais aussi compte tenu des tarifs réglementés de l’électricité qui resteront plus faibles que l’an dernier. L’inflation des produits manufacturés pourraient diminuer encore davantage, compte tenu du ralentissement économique mondial attendu et des redirections des flux commerciaux chinois. En outre, l’appréciation de l’euro poussera à la baisse les prix des importations. L’inflation des services devrait rester plus dynamique que le reste, mais convergerait vers l’objectif des 2%. En conséquent, l’inflation en France devrait demeurer inférieure à la moyenne européenne et donner un argument supplémentaire à la BCE pour continuer à baisser ses taux. Nous tablons sur deux nouvelles baisses de taux à venir pour la BCE, ce qui porterait le taux de dépôt à 1.75% au troisième trimestre. Nous pensons que la BCE maintiendra ensuite ses taux inchangés.

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