Les institutions politiques peuvent-elles protéger les entreprises des turbulences économiques générées par le populisme ? C’est la question centrale de la nouvelle étude menée notamment par Margherita Corina et Alfonso Carballo, professeurs à NEOMA Business School. Leur recherche*, publiée dans le Journal of International Business Studies – l’une des 50 revues de référence du Financial Times – révèle comment des cadres institutionnels solides peuvent limiter l’impact du populisme sur l’investissement des entreprises.
Dans un contexte mondial où les leaders populistes bousculent les règles du jeu démocratique en sapant la séparation des pouvoirs et la responsabilité gouvernementale, cette étude apporte un éclairage essentiel.
Populisme : une menace pour l’économie ?
Depuis la crise financière de 2007-2009, le populisme s’est imposé comme une force politique majeure, transformant le paysage économique à l’échelle mondiale. En se présentant comme les seuls véritables représentants du peuple face à des élites supposées corrompues, ces dirigeants créent un climat d’incertitude politique et institutionnelle qui peut freiner les investissements des entreprises.
Mais toutes les économies ne sont pas touchées de la même manière. Les auteurs démontrent que la solidité des institutions joue un rôle clé dans la résilience des entreprises face à ces bouleversements.
Trois remparts contre l’instabilité
En analysant les données de plus de 36 000 entreprises dans 42 pays entre 1995 et 2021, les chercheurs ont identifié trois mécanismes institutionnels majeurs capables de freiner l’impact négatif du populisme sur l’investissement :
- Des systèmes électoraux robustes, qui régulent l’accès au pouvoir
- Une justice indépendante, garantissant un contrôle impartial.
- Une responsabilité gouvernementale renforcée, assurant une transparence et un suivi des actions politiques.
Toutefois, ces garde-fous institutionnels sont souvent attaqués par les leaders populistes eux-mêmes, qui cherchent à les affaiblir pour mettre en œuvre leur programme sans entrave. Résultat : plus un populiste reste au pouvoir, plus ces protections s’érodent, augmentant l’incertitude pour les entreprises.
Un signal d’alarme pour les décideurs économiques et politiques
Alors que de nombreux pays sont confrontés à la montée du populisme, cette étude souligne l’importance vitale de renforcer les institutions démocratiques pour protéger les entreprises et maintenir un climat d’investissement stable.
À propos de NEOMA Business School
NEOMA Business School s’affirme comme une Grande Ecole innovante. Guidée par son plan stratégique 2023-2027 « Engage for the Future », NEOMA a pour ambition de poursuivre sa dynamique de transformation au service de la jeunesse, pour répondre aux grands défis d’avenir et s’installer durablement parmi les leaders. L’École, à travers ses 3 campus (Reims, Rouen et Paris), propose un large portefeuille de programmes depuis le Bachelor et le Programme Grande École jusqu’à l’Executive Education, regroupant 10 000 étudiants. Sa faculté rassemble plus de 195 professeurs permanents, enseignants-chercheurs, dont plus de 73% d’internationaux. NEOMA Business School compte 72 000 diplômés basés dans 127 pays. Présidée par Michel-Edouard Leclerc, l’École bénéficie du statut d’Établissement Enseignement Supérieur Consulaire (EESC). Sa Directrice générale est Delphine Manceau. Plus d’informations : www.neoma-bs.fr