mar. Avr 1st, 2025

Par Geoffroy Goenen, responsable de la gestion des actions européennes chez Candriam

 

L’incertitude a probablement été le facteur dominant pour l’évolution des actions ces quatre dernières semaines. De fait, le flou persistant entourant l’impact des politiques engagées par l’administration américaine a provoqué des ondes de choc sur l’ensemble des marchés mondiaux. Soutenues par la bonne tenue de l’économie et l’espoir d’un cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine, les actions européennes ont néanmoins continué à surperformer.

 

En outre, les titres « Value » ont surperformé les valeurs de croissance depuis notre dernier comité du mois de février. Cette surperformance est essentiellement le fait des moyennes et grandes capitalisations. La préférence pour la « Value » a été le principal moteur de la récente progression du marché.

 

Parmi les secteurs défensifs, la consommation courante a émergé en tête, suivie par les services aux collectivités, tandis que la santé est demeurée globalement stable. À l’inverse, le secteur de l’énergie est resté à la traîne en raison de la chute significative du cours du pétrole Brent, qui a reflué vers 69 dollars le baril.

 

Au sein des secteurs cycliques, les services financiers ont clairement surperformé. Les matériaux et l’industrie se sont également bien comportés, tandis que l’immobilier et la consommation discrétionnaire ont perdu du terrain sur la période.

 

Enfin, les technologies de l’information ont fermé la marche, plombées par le recul de certains titres exposés à l’intelligence artificielle. En revanche, la tendance est restée positive pour les services de communication.

 

Prévisions de bénéfices et valorisations

 

Les fondamentaux restent bien orientés pour les actions européennes, qui ont continué à bénéficier de révisions positives des bénéfices pour 2025 dans presque tous les secteurs.

 

Les bénéfices prévisionnels sur douze mois devraient augmenter de 7,8 %. Selon le consensus, cette croissance des bénéfices par action (BPA) sera désormais tirée par les technologies de l’information, la consommation discrétionnaire, les services de communication, les matériaux et la santé (avec une croissance à deux chiffres des BPA dans chacun de ces secteurs). Les services aux collectivités et l’énergie affichent les prévisions les plus timides, même si les BPA devraient revenir en territoire positif.

 

Depuis le dernier comité, les multiples de valorisation en Europe ont légèrement augmenté. Le PER à 12 mois atteint désormais 14,4x, ce qui reste toutefois nettement inférieur aux multiples américains (22,0x). Les technologies de l’information et l’industrie sont les secteurs les plus chèrement valorisés (PER de 27,9x et 19,5x), tandis que l’énergie et les services financiers sont les plus abordables (PER de 8,3x et 10,0x).

 

À la fin février, nous avons tactiquement relevé la note du segment de l’alimentation et des boissons de neutre à +1, compte tenu des bons résultats de producteurs tels que Nestlé et Danone et des brasseurs (AB Inbev, Heineken). Leur valorisation demeure attrayante après deux ans de dépréciation, sachant que la plupart des titres concernés sont sous-détenus. En outre, l’impact des droits de douane sera nul ou faible (production locale aux États-Unis dans les secteurs de l’alimentation et de la bière). Seuls les spiritueux pourraient être affectés, mais ils sont déjà très abordables et nous anticipons une reprise du cognac (Pernod) après un an de déstockage.

 

Au cours de la réunion du comité de mars, nous avons apporté les changements suivants :

  • Consommation courante:
    Nous avons tactiquement relevé la note du secteur de neutre à +1 en raison du poids de l’alimentation et des boissons (6,5 %) par rapport à la distribution alimentaire (0,8 %) et des solides résultats de Beiersdorf. Nos segments préférés restent l’alimentation et les boissons ainsi que les produits ménagers et de soins personnels, qui bénéficient tous deux de marges résilientes.
  • Santé:
    Nous avons modifié notre opinion à court terme sur les équipements et services de santé, dont la note passe de +1 à neutre. Le segment a bénéficié d’une bonne dynamique des revenus et d’une exposition significative au dollar. Cependant, la faiblesse actuelle du billet vert pourrait s’avérer pénalisante et les valorisations sont devenues moins attrayantes.

Enfin, nous avons maintenu une note neutre pour les autres secteurs, car la prudence s’impose dans le contexte actuel. Nous restons également optimistes concernant les semiconducteurs européens, dont la note pourrait être relevée en cas de point d’entrée attrayant au cours des prochaines semaines, car ce secteur devrait bénéficier du redressement de l’électronique grand public au second semestre 2025 et en 2026.

À propos de Candriam

Candriam, qui signifie “Conviction AND Responsibility IAsset Management”, est un gestionnaire d’actifs mondial multi-spécialiste. Pionnier et leader dans le domaine des investissements durables depuis 1996, Candriam gère environ 155 milliards d’euros d’actifs[1] et s’appuie sur une équipe de plus de 600 professionnels. La société dispose de centres de gestion à Luxembourg, Bruxelles, Paris et Londres et ses responsables de clientèle couvrent plus de 20 pays dans toute l’Europe continentale, au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Moyen-Orient. Candriam propose des solutions d’investissement[2] dans plusieurs domaines clés : obligations, actions, gestion alternative et stratégies d’allocation d’actifs, avec une gamme large et innovante de stratégies ESG couvrant toutes ces classes d’actifs.

Candriam est une société du groupe New York Life Investments. New York Life Investments[3] se classe parmi les principaux gestionnaires d’actifs mondiaux[4].

Plus d’informations sur : www.candriam.com

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