mer. Déc 18th, 2024

Le refrain commence à être habituel : en juin, l’inflation a enfoncé un nouveau plafond, à 5,8 %. Les prix de l’énergie  caracolent toujours en tête, mais l’inflation commence à se répandre à l’ensemble de l’économie. Dans ce contexte le  gouvernement est pris dans un dilemme entre sa volonté de soutenir le pouvoir d’achat, de limiter le déficit et de ne pas  alimenter à nouveau l’inflation par des hausses rapides de revenus. 

Les prix ont poursuivi leur hausse en juin, l’inflation en glissement annuel est près de quatre fois plus forte en juin 2022  qu’elle ne l’était un an plus tôt. L’inflation énergétique est toujours aussi dynamique et a même accéléré en juin. 

🢩 Après 5,2 % en mai, l’inflation a atteint 5,8 % en glissement annuel en juin. Cette hausse était attendue mais se révèle  néanmoins légèrement inférieure à la prévision de l’Insee de 5,9 %1. Cette tendance haussière n’est pas terminée  puisque d’après l’Insee l’inflation devrait se rapprocher de 7 % à l’automne avant de refluer lentement. 

🢩 L’énergie tire toujours l’ensemble des prix à la hausse, avec une progression de 33,1 % en juin. Cependant, l’inflation  commence à concerner une multitude de secteurs, comme l’alimentation dont la hausse des prix a atteint 5,7 % en juin  (contre 4,3 % en mai) sous l’effet des blocages de la production ukrainienne. L’inflation sur les services reste élevée à  3,2 %. La seule bonne nouvelle est venue des biens industriels pour lesquels la hausse des prix a été de 2,6 % en juin,  contre 3 % en mai.  

  

1 Note de conjoncture Insee, « Guerre et Prix », 24 juin 2022 

Dans ce contexte inflationniste, les hausses de revenus (salaires, pensions) doivent être dynamiques pour  permettre des gains de pouvoir d’achat. Alors que l’Insee prévoit 5,5 % d’inflation en 20222, les hausses de salaires des fonctionnaires et des retraites seront insuffisantes pour permettre des gains de pouvoir d’achat. Mais  augmenter fortement les revenus risque en retour d’alimenter l’inflation et de creuser le déficit public, un dilemme  délicat à résoudre pour le gouvernement qui devrait avant tout cibler les ménages en difficulté. 

🢩 Le gouvernement a annoncé une hausse du point d’indice des fonctionnaires de 3,5 %, pour un coût de 7,4 milliards  d’euros. Avec une inflation à 5,5 % en moyenne annuelle, la perte de pouvoir d’achat pour les fonctionnaires serait  d’environ 2 %. Les retraites de base et les minimas sociaux devraient être revalorisés de 4 % cet été. Là encore, la hausse  prévue est insuffisante pour compenser l’inflation. Le gouvernement est pris dans un dilemme entre le souci de soutenir  le pouvoir d’achat et la nécessaire limitation du déficit public, dans un contexte où la remontée des taux renchérira le  financement de la dette publique. Les mesures prises pour limiter l’inflation (plafonnement du prix du gaz et de  l’électricité, remise de 18 centimes par litre de carburant), ont déjà coûté environ 40 milliards d’euros depuis l’automne  dernier.  

🢩 Une hausse importante des salaires et des pensionsrisque en retour de stimuler l’inflation en accroissant la demande  et/ou les coûts des entreprises. Une solution pour résoudre ce dilemme serait de cibler les mesures de soutien au  pouvoir d’achat vers les ménages les plus en difficulté (ménages modestes ou n’ayant pas d’alternative à la voiture). Le  chèque alimentation est un type de mesure ciblé qui va dans ce sens et qui semble plus pertinent que des hausses  généralisées de revenus.

   

Inflation et pouvoir d’achat, la France mieux lotie que ses voisins mais la hausse des prix se poursuit 

 
+4,37% à un an sur les produits de grande consommation et de nombreuses catégories à plus de 15%, analyse NielsenIQ
 
L’inflation est le sujet du moment. NielsenIQ analyse en France chaque mois celle des produits de la grande consommation, et grâce à sa couverture géographique sans équivalent, la met en perspective ce mois-ci. Grâce à son NielsenIQ Inflation Tracker*, ce sont 32 marchés en Europe qui sont ici comparés.
 
Déjà +6,9% d’inflation annuelle en Europe… entre +2% et +69% selon les pays
 
Cette édition européenne révèle que l’inflation des produits de grande consommation a encore augmenté au cours de la période février-avril 2022, avec des prix 6,9% plus élevés qu’il y a un an, la guerre en Ukraine accentuant les pressions inflationnistes.
 
 
Plus de 8 catégories sur 10 affichent des taux d’inflation croissants au cours des 12 dernières semaines par rapport à 2021, les aliments frais, l’épicerie et les aliments pour animaux affichant tous un taux d’inflation de près de +9%. En outre, l’allègement temporaire de la promotion observé en 2021 ne se maintient pas en 2022. Les consommateurs ressentent désormais clairement le poids de la hausse des prix, 56 % d’entre eux déclarant que leurs courses hebdomadaires coûtent plus cher qu’il y a six mois.
 
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Sur l’ensemble des marchés, l’inflation en glissement annuel est désormais supérieure à 10 % sur plusieurs marchés d’Europe du Nord et de l’Est, et la tendance semble être là pour durer. À court terme, les prix continuent d’augmenter, avec la Turquie et l’Ukraine en tête – les prix ont augmenté respectivement de 23 % et 14 % en février-avril par rapport à novembre-janvier.
 
En France, une inflation plus modérée… mais qui augmente encore en juin
Sans surprise, l’inflation continue de progresser dans l’hexagone au mois de juin, avec une hausse des prix atteignant en moyenne + 4.37% par rapport au mois de juin 2021.
 
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De nombreuses catégories de produits sont impactées. Dans le détail, la hausse de prix sur certaines d’entre elles dépasse dorénavant +15% : c’est le cas notamment des viandes surgelées (steaks hachés, filets de volaille…) et des pâtes, à respectivement +18.8% et +15.8%. D’autres catégories du quotidien affichent des hausses significatives : les huiles (+11.9%), les essuie-tout (+11.9%) et papiers toilette (+9.2%), le café (+8,8%), les œufs (+7,8%), la farine (+7,5%), les légumes en conserves (+7,5%)… quand dans le même temps, l’inflation sur certaines catégories reste sous les +1.5%.
 

Les hausses se poursuivent à court terme, avec en moyenne + 0,83% en 1 mois, les viandes surgelées en tête : près de 3% de hausse entre mai et juin 2022. Le sujet est à suivre ces prochains mois, avec toujours cette perspective d’inflation à +6 / +7% vers la fin de l’été qui viendrait fragiliser plus encore le pouvoir d’achat des ménages.

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