ven. Avr 25th, 2025

Par Charlotte de Montpellier, Senior Economist – ING

Malgré le contexte de guerre commerciale, le climat des affaires en France a bien résisté en avril. Cependant, les perspectives de rebond économique restent limitées.

Moins grave que prévu

Le climat des affaires s’est établi à 96 en France en avril, en légère baisse de 1 point par rapport au mois précédent. Bien que le climat des affaires soit toujours dégradé, la détérioration ne s’est pas fortement accentuée malgré la guerre commerciale et l’augmentation de l’incertitude concernant les perspectives économiques mondiales.

Contre toute attente, et comme observé en Allemagne, les industriels sont nettement plus optimistes qu’ils ne l’étaient le mois passé. Le climat des affaires dans l’industrie s’est établi à 99 en avril, contre 96 en mars, avec une hausse visible dans toutes les composantes de l’indicateur. Les carnets de commande sont en hausse, tout comme les perspectives de production et la production passée. Seule l’incertitude ressentie a augmenté, mais pas énormément, même si l’enquête a été réalisée au début du mois d’avril, au moment où les droits de douane supplémentaires aux États-Unis ont été annoncés. Les entreprises industrielles françaises semblent donc relativement détendues, en contraste avec les inquiétudes sur les marchés financiers. C’est surprenant compte tenu de l’impact considérable que pourraient avoir les droits de douane supplémentaires sur les perspectives européennes et françaises dans les prochains mois. Nous estimons que la prise en compte du nouveau contexte mondial se répercutera progressivement dans les indicateurs français et que le risque d’une baisse du climat des affaires dans les prochains mois est important. En effet, la guerre tarifaire de Donald Trump va conduire à un ralentissement de l’économie mondiale, ce qui se matérialisera par une baisse de la demande à laquelle font face les entreprises françaises.

En avril, le climat des affaires s’est également légèrement amélioré dans le secteur des services, tout en restant inférieur à sa moyenne de longue période. En revanche, il s’est nettement détérioré dans le commerce de détail et d’automobiles, en raison d’une baisse des perspectives d’activité et des intentions de commande, et légèrement dans la construction.

Un ralentissement de la croissance attendu

La combinaison des derniers indicateurs de confiance et des données d’activité disponibles suggère que l’économie française a légèrement rebondi au cours du premier trimestre de l’année après s’être contractée de 0,1 % au quatrième trimestre de 2024. Néanmoins, les droits de douane supplémentaires et leurs impacts directs et indirects retarderont le rebond. L’incertitude, le ralentissement économique mondial et la politique budgétaire plus restrictive pèseront sur l’activité économique française tout au long de l’année. Dès lors, l’économie française risque de rester proche de la stagnation, avec une croissance trimestrielle probablement entre 0 % et 0,1 % au cours des deux premiers trimestres, avec des risques orientés à la baisse. Pour l’ensemble de 2025, nous tablons sur une croissance du PIB de 0,4 % et de 0,8 % en 2026.

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