jeu. Déc 26th, 2024

Par Mark Kepeneghian, Président et fondateur de Kriptown

Plus de 500.000 Français ont participé à l’introduction en Bourse de la Française des Jeux. Loin de l’image d’épargnants averses aux risques qui leur colle à la peau, aiguillonnés par les taux bas, les particuliers ont montré qu’ils avaient retrouvé un certain goût de l’investissement.

C’est une page qui se tourne. Après une décennie perdue où les Français ont fui les marchés financiers, tout particulièrement les actions, la défiance et le désamour provoqués par les crises de 2001 et 2008 semblent désormais bel et bien terminés.

 

Française des Jeux : un remarquable succès populaire

Pour assister au retour flagrant de la confiance des investisseurs, il aura fallu un événement « pas comme les autres », à savoir l’introduction en Bourse de la Française des Jeux. Cela faisait 14 ans que l’État français n’avait pas privatisé l’une de ses entreprises en faisant appel à l’épargne des particuliers. La dernière opération de ce type était la privatisation d’EDF en 2005.

Plus de 500.000 particuliers français ont souscrit à cette opération, proposant au total 1,6 milliard d’euros pour acquérir des actions de la FDJ. C’est plus du double du montant qui pouvait leur être alloué. Au-dessus d’un montant de 2.000 euros, seule 10% de la demande a ainsi rencontré l’offre : un particulier ayant passé un ordre de 3.000 euros a finalement reçu 2.100 euros de titres et 900 euros lui ont été restitués. Rares sont les cas où la sur-souscription des investisseurs particuliers a été aussi forte.

À l’issue de l’opération, nombreux sont ceux qui auraient souhaité investir plus d’argent, et pour cause : les nouveaux actionnaires de la FDJ ont bénéficié, dès le premier jour de cotation, d’une hausse de plus de 10% de la valeur de leur placement. Miser sur les actions de la FDJ peut donc être plus judicieux que de remplir des grilles de loto !

 

Actions, crowdfunding, crypto-actifs : l’investissement retrouve la cote

Ce succès populaire était pourtant loin d’être gagné d’avance. Les traumatismes de 2001 et 2008 n’ont pas encore été oubliés. Il y a 12 ans, la France comptait 7 millions d’investisseurs individuels exposés aux marchés actions, tandis qu’ils n’étaient plus que 3 millions en 2016. Plus de la moitié des investisseurs français ont donc quitté le marché en 8 ans.

Quelques signes indiquaient pourtant depuis 2017 un renversement de tendance. Poussé par la persistance des taux bas et la baisse des rendements en assurance-vie, en fin d’année 2018, le nombre d’investisseurs français possédant des actions frôlait de nouveau les 4 millions. Avec le succès de l’introduction en Bourse de la FDJ, il n’y a plus de doute : la vapeur semble désormais inversée et les investisseurs font leur retour sur les marchés.

En parallèle des actions, d’autres formes d’investissement ont également gagné en popularité au cours des dernières années, notamment le crowdfunding et les crypto-actifs. Ces derniers, qui reposent sur la technologie ultra-sécurisée de la blockchain, ne se limitent pas au Bitcoin et peuvent constituer une nouvelle manière d’investir au sein des entreprises. Ces placements attirent une clientèle généralement plus jeune que sur les marchés actions, prête à assumer un niveau de risque élevé en contrepartie de perspectives de gains également élevées.

 

Un bon moyen de fuir les taux bas

Ce retour de l’engouement des Français pour l’investissement arrive à point nommé, dans un contexte où les placements les plus sûrs offrent des rendements quasi-nuls, sans perspective d’amélioration. Le Livret A, les nouveaux PEL et de nombreux fonds en euros d’assurance-vie rapportent désormais moins de 1% net par an, un chiffre inférieur à celui de l’inflation. En clair, l’argent placé sur ces supports se dévalue et provoque une perte de pouvoir d’achat pour les épargnants.

Il est donc devenu crucial, pour les particuliers, de diversifier leurs placements en allant chercher de meilleurs rendements. Le gouvernement s’est lui-même attelé à cette lourde tâche en adoptant en 2019 la loi Pacte, véritable package de mesures facilitant notamment l’investissement des particuliers dans les petites entreprises.

Le but est double : flécher l’investissement des Français vers des placements plus judicieux dans le contexte actuel et faciliter le financement de l’économie « réelle », créatrice d’emplois.

La privatisation de la FDJ s’inscrit dans cette même logique, son but étant de faire revenir les Français vers le monde de l’investissement. On sait que les Français sont déjà de solides épargnants, puisque 14% de leurs revenus sont mis de côté à la fin de chaque mois en moyenne. L’essentiel est désormais de les amener à devenir de meilleurs investisseurs.

 

 

 

 

 

 

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