Depuis plusieurs mois, l’économie chinoise se languit avec un taux de croissance qui se rapproche de 4 % bien loin des 10 % des années 2000. Le pays peine à rebondir après la fin de la politique du zéro covid qui a désorganisé de nombreux secteurs d’activité. La persistance de la crise immobilière mine le moral des ménages qui privilégient l’épargne à la consommation. Les tensions commerciales pénalisent également l’économie chinoise qui dépend toujours de ses exportations vers les pays occidentaux.
Pour doper la croissance, la Banque centrale de Chine a présenté le 24 septembre dernier, une série de mesures visant à injecter dans l’économie 1 000 milliards de yuans, soit environ 142 milliards de dollars. Ce programme est le plus emportant engagé par les pouvoirs publics depuis le début de la pandémie. Il demeure néanmoins en-deçà de celui qui avait été élaboré en 2008 après la crise financière (4 000 milliards de yuans soit 578 milliards de dollars).
Dans le cadre du plan de septembre 2024, la Banque centrale a décidé d’abaisser de 50 points de base le taux de réserves obligatoires (liquidités que les banques commerciales doivent nécessairement conserver). Cette baisse devait contribuer à réduire le coût du crédit. Jusqu’à présent, le taux de réserves obligatoires était d’environ 7 % (contre 15 % en 2018). Une précédente baisse de 50 points de base avait été appliquée en février dernier mais elle a eu peu d’effet sur la croissance. Parallèlement, la Banque centrale va abaisser ses taux directeurs, qui déterminent « le prix de l’argent » sur le marché et le taux de référence. Le taux d’intérêt des emprunts immobiliers en cours baissera de 0,5 point. La Banque centrale a également l’intention de réduire le taux d’apport personnel des futurs acquéreurs. Les apports personnels des acheteurs immobiliers sont désormais fixés à 15 % du montant de leur acquisition, contre 25 % auparavant dans certains cas. Avec ces mesures, les autorités chinoises espèrent relancer son marché de l’immobilier dont le poids au sein de PIB est de près de 25 %. La baisse continue du prix du mètre carré en Chine a détourné les Chinois de cet actif dans lequel ils avaient pourtant l’habitude de placer la quasi-totalité de leur épargne afin de préparer leur retraite. Avec la diminution de la population et la frilosité des ménages chinois, 2,9 milliards de mètres carrés d’inventaire de logements sont invendus. En août, le prix moyen des nouveaux appartements dans 70 villes chinoises a baissé de presque 6 %. Il s’agit du quinzième mois consécutif de recul.
Avec le plan de relance, les autorités escomptent atteindre un taux de croissance de 5 % en 2024, sachant qu’à l’heure actuelle, elle est plutôt de 4,7 %. D’autres mesures sont attendues pour favoriser la consommation. Le gouvernement pourrait annoncer des baisses d’impôt et des augmentations de salaire.
Par le Cercle de l’épargne