Par Nathalie Farrugia, CEO de CopenTeam
59% des femmes considèrent que créer son entreprise est plus motivant que le salariat. Selon le baromètre FBF réalisé par OpinionWay, l’envie d’entreprendre pour les interrogées n’a jamais été aussi forte avec une augmentation de 11 points par rapport à 2024.
L’évolution de l’entrepreneuriat des femmes ; un véritable enjeu de compétitivité économique.
Les femmes qui entreprennent aujourd’hui ne cherchent pas seulement à bâtir des entreprises rentables, elles veulent créer du sens. Cet entrepreneuriat est ancré dans l’économie de demain grâce à une approche tournée vers la durabilité et la responsabilité sociétale. Les secteurs dans lesquels les cheffes d’entreprises innovent sont variés : tech, finance, économie circulaire, bien-être au travail. Une volonté qui ne manque ni d’ambition ni de compétences. Leur rapport au leadership est souvent plus horizontal, favorisant l’intelligence collective et l’engagement des équipes. Elles développent des modèles d’affaires qui ne cherchent pas uniquement la croissance rapide, mais intègrent aussi des dimensions sociales et environnementales.
Un bel exemple de cette dynamique est Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi et de Mangopay, qui a su révolutionner le secteur du paiement en ligne. En lançant une plateforme de cagnotte digitale, puis une solution de paiement BtoB adaptée aux marketplaces, elle a démontré qu’une innovation technologique pouvait s’inscrire dans une vision inclusive et sécurisée. Aujourd’hui, l’entreprise est une référence européenne. L’entreprenariat feminin progresse grâce à la structuration de réseaux et des initiatives comme Les Premières, Sista, Action’elles ou encore Willa. Ces derniers jouent un rôle clé en accompagnant les entrepreneures dans leurs phases de développement. Ces structures facilitent l’accès aux financements, au mentorat et aux ressources stratégiques. Elles permettent aussi de briser l’isolement et d’accélérer la croissance des entreprises dirigées par des femmes.
Les limites au développement de l’entrepreneuriat féminin.
L’accès aux financements est une clé pour libérer le potentiel des entrepreneures. En 2023, les start-ups dirigées par des femmes n’ont capté que 2 % des montants levés auprès des investisseurs en capital-risque en France. En moyenne, les femmes lèvent 2,5 fois moins de fonds que leurs homologues masculins. Face à ce constat, les dirigeantes d’entreprises font appel à de nouvelles stratégies pour contourner ces obstacles. En privilégiant les business angels et des investisseurs stratégiques, elles peuvent réussir à financer et faire croître leurs activités en s’appuyant sur des partenaires qui comprennent leurs modèles économiques.
C’est le cas d’Eva Sadoun, cofondatrice de LITA.co, une plateforme de financement participatif dédiée aux projets à fort impact social et environnemental. Consciente des freins liés aux financements traditionnels, elle a su mobiliser une communauté d’investisseurs engagés pour soutenir des initiatives durables. D’autres initiatives comme Sista Fund ou We Positive Invest permettent de structurer et de renforcer les financements dédiés aux entrepreneures.
Ces réseaux permettent de pallier la sous-représentation des femmes dans les secteurs financiers. Une plus grande mixité dans ces circuits favoriserait une meilleure compréhension de ces dynamiques entrepreneuriales. Une pierre angulaire dans l’accompagnement économique afin de lever les freins de l’entreprenariat féminin.