Les taux souverains français se sont légèrement détendus. La dissolution de l’Assemblée nationale et la chute du gouvernement Barnier avaient entraîné une hausse du taux français par rapport aux autres pays européens. Depuis la mi-janvier un mouvement inverse s’observe, qui est vraisemblablement lié à la normalisation de la situation budgétaire qui a abouti à l’adoption d’un budget début février.
Spread : Une baisse récente
La situation s’est un peu détendue sur le spread français.
L’écart de taux auquel la France s’endette avec le taux allemand, appelé spread, mesure la prime de risque demandée par les investisseurs pour prêter à la France plutôt qu’à l’Allemagne, pays jugé le plus sûr. La dissolution de l’Assemblée nationale du mois de juin avait entraîné un bond du spread, notamment du fait de la crainte de voir appliquer un budget très dépensier. La chute du gouvernement Barnier et l’absence de budget avaient conduit à nouveau à une hausse du spread, quoique de moindre ampleur. Depuis la mi-janvier, la plus forte probabilité de voir un budget adopté, qui s’est confirmé début février, a conduit à une légère détente du spread avec l’Allemagne qui a retrouvé son niveau du début de l’automne 2024.
Taux français : une légère détente également perceptible comparativement aux autres pays européens
L’évolution constatée comparativement à l’Allemagne se confirme par la comparaison avec d’autres pays européens.
Le spread avec l’Allemagne, seul, n’est pas nécessairement le reflet de la politique intérieure française car il peut évoluer pour de multiples raisons. Par exemple, si la BCE annonçait une politique monétaire sensiblement plus accommodante, il est probable que le spread français avec l’Allemagne baisserait (la probabilité d’un défaut français serait moindre), alors même que cela ne serait pas dû à une évolution de la situation intérieure. En comparant les taux français avec des pays voisins présentant une situation budgétaire comparable à la France, il est possible d’isoler les évolutions qui sont dues plus spécifiquement à la situation française.
Le taux à 10 ans français a augmenté depuis l’automne 2024 par rapport aux taux de même échéance de la Grèce, de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal, puis a légèrement baissé depuis la mi-janvier. Ainsi, la détente observée depuis quelques semaines sur le taux français, qui s’est confirmée ces derniers jours, semble bien être due à l’anticipation de l’adoption d’un budget puis à sa concrétisation.