Par Ostrum AM
Impact majeur à venir de la réforme du système de retraite néerlandais
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Attention aux cafards
Les ventes de véhicules électriques aux États-Unis ont atteint un niveau record au troisième trimestre 2025 à près de 450 000 véhicules vendus, soit une augmentation de 40,7 % par rapport au trimestre précédent et de 29,6 % en glissement annuel.
Les acheteurs se sont précipités pour bénéficier des incitations financières fédérales expirant en fin de trimestre. Sans crédits d’impôts fédéraux, les ventes devraient ralentir. Les véhicules électriques représentent 11 % des ventes d’automobiles aux Etats-Unis au T3, loin de l’objectif de 50 % fixé pour 2030 par l’administration Biden.
- Etats-Unis : 2 banques régionales annoncent des pertes à la suite de fraudes ;
- Zone euro : l’inflation confirmée à 2,2 % mais l’inflation sous-jacente accélère à 2,4 % ;
- Taux : la recherche de sécurité bénéficie au Bund, au T-note et à l’or ;
- Actions : le Nasdaq chute mais les marchés européens résistent.
Jamie Dimon a évoqué le risque d’une invasion de cafards pour décrire les évènements de crédit apparus ces dernières semaines aux États-Unis. Les banques régionales font de nouveau l’actualité, deux ans et demi après la faillite de SVB. Dans ce contexte, les actifs refuges (Treasuries, or) jouent pleinement leur rôle.
Tricolor et First Brands ont été les premières victimes de l’accumulation de retards de paiements sur les prêts automobiles et du relèvement brutal des tarifs douaniers sur les pièces détachées. Deux banques régionales se disent désormais victimes de fraudes sur des prêts à des fonds de crédit exposés défavorablement aux titrisations de prêts immobiliers commerciaux.
L’opacité des fonds de crédit privé est une source de risque identifiée depuis plusieurs années. Il est très difficile d’appréhender les risques systémiques associés à leur activité, mais, comme le rappelle l’expression, lorsqu’on aperçoit un cafard, il y en a sans doute une colonie.
Le champ de mines de crédit restera peut-être contenu. Les publications des grandes banques régionales n’inspirent en effet pas d’inquiétude, mais la qualité de crédit restera un point d’attention. L’arrêt annoncé de la politique de réduction du bilan de la Fed suggère d’ailleurs que Jerome Powell est particulièrement attentif aux conditions de liquidité.
Le shutdown prive les intervenants de la plupart des indicateurs économiques. C’est pour cette raison que l’attention des investisseurs s’est portée sur ces évènements de crédit. Les enquêtes manufacturières sortent en ordre dispersé, mais la confiance des promoteurs (NAHB) s’inscrit en hausse de 5 points à 37 en octobre.
En zone euro, l’inflation est confirmée à 2,2 % en septembre, mais, hors éléments volatils, la hausse des prix est révisée à 2,4 %.
Depuis le début du 4ᵉ trimestre, le shutdown et le risque de crédit ont ravivé la recherche d’actifs sans risque. L’or, collatéral ultime, s’est envolé au-delà de 4 300 $ l’once, entraînant la plupart des métaux précieux dans son sillage. Les banques centrales et d’autres investisseurs accumulent des stocks d’or.
La hausse du métal jaune est peut-être devenue excessive aux yeux d’autres intervenants, de sorte que les taux sans risque ont retrouvé leur rôle de valeur refuge. Le rendement du Bund tombe à 2,53 %, alors que le T-note effaçait le seuil de 4 %. Ces mouvements s’accompagnent d’un léger écartement des swap spreads (+3 pb sur le Bund).
La différence réside dans la pentification de la courbe américaine. La Fed dispose encore de marge pour assouplir sa politique monétaire. Les Gilts à long terme (4,52 % à 10 ans) participent au mouvement, alors que 50 Mds £ d’économies doivent encore être identifiées pour restaurer la trajectoire budgétaire.
Quant aux spreads souverains, le Premier ministre français M. Lecornu a obtenu la confiance de l’Assemblée. Le spread de l’OAT s’inscrit en baisse à 78 pb. La détente concerne également la dette grecque (66 pb) et, plus généralement, les marchés du sud de l’Europe.
L’aversion pour le risque américain n’aura eu aucun effet sur les spreads souverains européens. Cela traduit probablement des réallocations vers l’euro, en rebond vers 1,17 $. Le yen, et plus encore le franc suisse, se distinguent dans cet environnement.
La rechute du Brent à 61 $ pèse quelque peu sur les swaps d’inflation à 2 ans (1,67 %). Parallèlement, le marché du crédit investment grade a bien absorbé les nouvelles américaines : le spread reste aux alentours de 70 pb contre swap.
Le high yield demeure plus vulnérable aux variations de l’aversion pour le risque, avec un Crossover qui s’équilibre autour de 275 pb.
Sur les actions, la volatilité a augmenté malgré les bons résultats trimestriels des banques et de la technologie. Le Nasdaq perd environ 2 % en cinq séances. Les banques européennes sous-performent, mais les indices demeurent en hausse.
Axel Botte