jeu. Juin 19th, 2025

La géopolitique a éclipsé la réunion de la Fed hier dont l’enjeu était, dans tous les cas, faible. Pour les marchés, la question est de savoir de quelle ampleur va être l’engagement américain dans le conflit entre Israël et l’Iran. D’où la fébrilité observée hier. Pour l’instant, cela se limite à la fourniture de renseignements stratégiques au gouvernement israélien et au transfert d’avions militaires, notamment des bombardiers, dans les bases du Golfe et surtout à Diego Garcia. Il y a plus de peur que de mal, jusqu’à présent. Beaucoup d’investisseurs craignent le blocage du détroit d’Ormuz. Ça ne semble pas crédible. Les gardiens de la révolution ont apparemment tenté de brouiller les signaux GPS et GNSS (navigation par satellite) dans la zone, avec un succès très mitigé. Seuls deux navires marchands auraient rencontré des difficultés. La circulation est fluide et normale, comme les images satellites le prouvent.

Selon nous, le vrai sujet aujourd’hui, ce n’est pas l’escalade militaire au Moyen-Orient, mais le retour imminent des taux négatifs. La Banque Nationale Suisse (BNS) va abaisser son taux directeur de 25 points de base à 0 %. Il est acquis qu’une nouvelle baisse de 25 points de base aura lieu en septembre prochain. Pas certain toutefois que cela sera suffisant pour endiguer l’engouement en faveur du franc suisse. L’expérience précédente a montré que les taux négatifs ne sont pas particulièrement efficaces pour influencer à la baisse le taux de change, surtout lorsqu’il est question d’une monnaie ayant le statut de valeur refuge. D’autres paramètres entrent en compte.

Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement

chez Pictet AM

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