En juillet 2022, la croissance rebondit plus que prévu, à + 0,5% sur le trimestre, portée par le dynamisme du commerce extérieur, avec une consommation moins en berne qu’au premier trimestre. L’inflation, elle, continue d’accélérer : 6,1% en juillet.
◼ En juillet 2022, l’inflation continue d’augmenter en France, et atteint 6,1% en glissement annuel. Si l’augmentation mensuelle de l’inflation semble se réduire, l’évolution contraste avec celle de l’Allemagne, qui est déjà parvenu à ralentir l’inflation grâce à des mesures fortes de pouvoir d’achat. Selon les prévisions de la Banque de France1, l’inflation devrait encore augmenter jusqu’à 7% en 2023.
Les produits alimentaires augmentent leur contribution à l’inflation, à 6,7% contre 5,8% en juin. L’inflation liée à l’énergie diminue légèrement mais reste très élevée : 28,7%, contre 33,1% en juin. L’inflation des produits manufacturés et des services augmente légèrement mais reste modérée, signe que l’économie n’est pas sous l’effet d’une spirale incontrôlable.
Les efforts consentis pour limiter l’inflation, tant par la BCE que par le gouvernement, semblent prendre du temps à porter leurs fruits. Toutefois, l’inflation présente quelques signes de ralentissement. En Allemagne, les mesures chocs contre l’inflation, en particulier les remises à la pompe plus fortes qu’en France et l’abonnement transports à 9 euros, semblent montrer une efficacité plus rapide, avec une inflation qui ralentit pour le deuxième trimestre consécutif outre-Rhin, à 7,5% en juillet.
Pour rappel, la BCE a augmenté ses taux directeurs de 0,5 point le 21 juillet, et devrait poursuivre la hausse dans les prochains mois. Si l’effet de cette hausse ne se fait pas encore sentir ni sur les taux de marché ni sur l’inflation, la hausse progressive des taux devrait contribuer fortement à ralentir l’inflation. Le poids de la dette sera alors d’autant plus important pour les emprunts souverains, les ménages et les entreprises.
◼ Après un premier trimestre en berne à -0,2%, la croissance française atteint 0,5% entre le premier et le deuxième trimestre. C’est davantage que les prévisions de l’INSEE2 qui envisageaient une croissance à 0,2%.
Ce rebond est une bonne nouvelle inattendue dans le contexte économique actuel. Etant calculé par rapport au trimestre précédent, il pourrait s’expliquer en partie par les mauvais résultats relatifs du premier trimestre. Les ménages ont moins réduit leur consommation qu’au premier trimestre -0,13% contre 0,72% au T1. En revanche, les importations diminuent nettement, contribuant positivement au PIB (+0,6%) tandis que les exportations restent dynamiques notamment grâce aux services (+0,8%). La contribution du commerce extérieur est donc largement positive (+0,42%). L’investissement reste lui aussi favorable, avec la même variation qu’au T1 (+0,12%).
Un repli de l’économie mondiale est attendu par les institutions économiques, mais pour le moment la France semble tenir le choc, tant sur la croissance que sur l’emploi, avec un chômage qui continue pour l’instant de diminuer. Les difficultés d’approvisionnement en énergie et l’inflation vont continuer à mettre l’économie à rude épreuve. Les prochains mois devraient voir apparaître les effets des hausses des taux directeurs de la BCE sur l’investissement, puis sur la croissance. En zone euro, la BCE avance toujours avec prudence par crainte d’une récession généralisée.