Paris, le 14/10/ 2021
La spéculation sur le Bitcoin et les autres cryptomonnaies continue d’enflammer les marchés financiers mondiaux, car malgré des baisses violentes, la tendance haussière observée depuis plus de 10 ans reste intacte. Les holders conservent la majeure partie des bitcoins en circulation et continuent d’amasser des coins, pendant que les institutionnels semblent être de plus en plus demandeurs sur le marché des futures, dont les premiers contrats émis avait fait sombrer le prix en 2017.
Au-delà de la spéculation, il existe de nombreuses autres facettes de ce marché, comme les NFT et les jeux, qui permettent d’échanger des biens virtuels, à des prix parfois exorbitants ou encore la Defi, dont les taux de rendements sont sans comparaison à ceux proposés par les banques traditionnelles.
En revanche, il existe de nombreux obstacles à la démocratisation des cryptomonnaies, à commencer par la régulation ou les monnaies numériques de banques centrales (MNBC).
En effet, la spéculation hors de contrôle des Etats ou des institutions financières, n’est pas sans déplaire à ces derniers et les voix s’élèvent de la Chine aux Etats-Unis concernant le besoin de réguler rapidement le trading et l’utilisation des cryptomonnaies.
Alors que la Chine de son côté a interdit à plusieurs reprises depuis 2019 le trading, le minage ou encore bannit toutes transactions sur ce type d’actif, les Etats-Unis semblent vouloir freiner l’engouement par la régulation et la taxation. Janet Yellen soutenait en septembre un besoin de réguler les stablecoins, du fait d’un manque de transparence et de risques importants pour les acteurs du marché, mais également du fait d’un risque systémique sur le marché de la dette, du fait de la valorisation grandissante de ces types de coin.
Par ailleurs, alors que les acteurs tels que les traders, mineurs, propriétaires de nœuds ou plateformes n’ont actuellement que peu d’obligations en matière de divulgation d’information, le plan sur les investissements en infrastructures aux Etats-Unis intègre un volet qui pourrait ralentir les échanges au sein de la première puissance mondiale (devenue par ailleurs il y a peu, le premier pays de minage).
Un article dans ce plan prévoit que tous les transferts envoyés ou reçus en cryptomonnaies supérieurs à 10 000$ devront être communiqués au Fisc et accompagnés des informations concernant la contrepartie.
D’un autre côté, de plus en plus d’entreprises traditionnelles proposent de payer leurs biens et services en cryptomonnaies, à commencer par les sociétés technologiques et de paiements mais le phénomène s’étend maintenant à de plus en plus de secteurs comme la grande distribution ou la restauration.
Le Salvador a lui décidé de faire du Bitcoin sa seconde monnaie officielle en complément du dollar américain, obligeant toutes les entreprises du pays, dont des sociétés internationales comme McDonalds, à proposer le paiement en dollars et en Bitcoin. La loi est entrée en vigueur le 7 septembre dernier et le nombre d’utilisateurs actuels semble déjà dépasser le nombre de personnes possédant un compte bancaire dans ce pays de 6,5 millions d’habitants. Il est toutefois nécessaire de tempérer cette observation pour différentes raisons.
Toutes ces avancées nous permettent d’envisager un avenir où le Bitcoin serait totalement intégré au système économique mondial, mais il ne répond actuellement pas du tout aux théories avancées de valeur de réserve ou d’unité de compte numérique globale.
Bien que le prix pourrait encore progresser davantage, la corrélation aux marchés traditionnels et notamment aux actifs ultras spéculatifs fait de lui une cible facile en cas de retournement important sur les marchés financiers. Dans le cas d’un tel scénario, le Bitcoin se révélera-t-il comme valeur de réserve ou confirmera-t-il sa notion d’actif purement spéculatif ?