Analyse de CBRE – leader mondial du conseil en immobilier d’entreprises
Entre résultats solides en investissement, notamment étranger, un 2ème trimestre en hausse par rapport aux trois premiers mois de 2019 en bureaux et la vitalité du marché de la logistique en Ile-de-France, Nicolas Verdillon, Grégoire de la Ferté et Didier Malherbe dressent le bilan de ce 1er semestre.
«Le marché de l’investissement en immobilier d’entreprise banalisé français, avec quasi 13 milliards d’euros déployés ces 6 derniers mois, continue sur la même dynamique très forte que 2018, avec un volume investi de 12 % supérieur à la moyenne des 5 dernières années. Ce dernier trimestre a été notamment porté par la concrétisation de plusieurs opérations portant sur de très gros volumes unitaires.
La demande reste toujours active pour du bureau, de la logistique et des actifs alternatifs, que ce soit de la part des investisseurs domestiques ou internationaux. Dans un contexte international difficile, marqué par les tensions commerciales, les tergiversations du Brexit ainsi que les poussées populistes, le marché français renforce encore son attractivité. Les Sud-Coréens sont très présents. Ainsi, en volume investi, le capital asiatique fait pour la 1ère fois depuis 30 ans jeu égal avec celui des Américains…
Sur les marchés établis, la concurrence des capitaux ainsi que le niveau historiquement bas de l’OAT sont toujours de nature à maintenir des taux de rendement très compressés malgré la croissance des loyers. Les perspectives pour l’année 2019 restent donc bien orientées et avec encore de gros volumes unitaires à venir. L’hypothèse d’un soft landing semble à nouveau se décaler dans le temps…», analyse Nicolas Verdillon, Executive Director Investment Properties.
Une bonne performance au 2ème trimestre qui ne compense pas un début d’année en fort recul
«Le soft landing du marché francilien se confirme avec plus de 1,1 million de m² placés au 1er semestre 2019 (-19% sur un an et +1% par rapport à la moyenne décennale). Bien que la demande exprimée par les utilisateurs soit en hausse, la rareté de l’offre (2,9 millions de m² soit -7% sur un an) dans Paris freine le volume de transactions. Le créneau des surfaces de plus de 5 000 m², qui avait connu plusieurs années exceptionnelles en 2017 et 2018, se stabilise à un niveau satisfaisant bien qu’en repli. La bonne performance du 2ème trimestre n’aura pas permis de compenser le début d’année en fort recul.
En revanche, les volumes placés sur les segments de moins de 1 000 m² et de 1 000 – 5 000 m² restent bons, légèrement supérieurs à la moyenne décennale. Enfin, le taux de vacance poursuit sa baisse atteignant un niveau historiquement bas ce qui contribue à la hausse des valeurs locatives. », explique Grégoire de La Ferté, Executive Director Bureaux Ile-de-France.
Un marché hors dorsale qui tire son épingle du jeu grâce à des opérations de grande taille et un dynamisme des enseignes de la grande distribution et du commerce spécialisé
Pour Didier Malherbe, Executive Director Activité et Logistique, « ce 1er semestre confirme la bonne tenue du marché logistique. Celui-ci a été porté par la vitalité du marché francilien qui enregistre une belle performance, au-dessus de la moyenne des dix dernières années. L’Ile-de-France réalise plus d’un quart du volume de transactions de plus de 10 000 m² soit 361 700 m² et 457 700 m² si l’on intègre les entrepôts inférieurs à 5 000 m². À l’instar des années précédentes, le marché francilien est porté par les prestataires logistiques et les chargeurs industriels qui bénéficient pleinement des retombées de la croissance du e-commerce et des transformations des chaines logistiques.
En régions, c’est le marché hors dorsale qui a tiré son épingle du jeu grâce à quelques opérations de grande taille et un dynamisme des enseignes de la grande distribution et du commerce spécialisé. La région Rhône-Alpes et la région PACA, en raison d’un manque d’offre disponible à court terme ont marqué le pas au cours de ce 1er semestre. Concernant les valeurs, cette situation de relative pénurie à l’offre a eu comme conséquence mécanique une hausse des valeurs locatives sur les emplacements primes.
Pour la fin d’année, on anticipe une bonne dynamique sur les surfaces inférieures à 50 000 m² mais a contrario, un ralentissement du nombre de projets de très grandes tailles. »