Berlin, le 18 novembre – Dans le cadre d’une initiative stratégique visant à renforcer la souveraineté numérique européenne et à transformer l’administration publique, les gouvernements français et allemand annoncent aujourd’hui leur intention d’établir un partenariat public-privé stratégique avec Mistral AI et SAP SE. Cette collaboration a pour objectif de déployer des solutions natives d’IA afin d’améliorer l’efficacité, la transparence et la réactivité des services publics.
Le partenariat s’articulera autour de quatre axes principaux :
- ERP intelligent et souverain : mise en place conjointe d’une plateforme ERP souveraine intégrant l’IA, répondant aux exigences spécifiques des administrations françaises et allemandes.
- Gestion financière augmentée par l’IA : automatisation des workflows financiers critiques, notamment le classement des factures et les contrôles d’audit, à l’aide d’une IA avancée.
- Agents numériques pour les services publics : développer des agents d’aide à la décision et de conformité pour les fonctionnaires ; des agents génératifs pour la rédaction, la simulation de scénarios et la justification budgétaire ; et des agents en contact avec les citoyens pour les contrôles d’éligibilité et l’aide au remplissage des formulaires.
- Capacité commune de formation et d’innovation : créer des laboratoires communs d’innovation en matière d’IA-ERP, développer les compétences d’une main-d’œuvre hybride et garantir l’explicabilité, l’auditabilité et la traçabilité des systèmes d’IA.
Un comité franco-allemand de l’EDIC pour une gouvernance forte et unie
Afin d’assurer le succès et la pérennité de ce partenariat, la France et l’Allemagne convoqueront conjointement un comité dédié au Consortium franco-allemand pour l’infrastructure numérique européenne (EDIC). Présidé par les ministres compétents des deux pays, ce comité pilotera la coopération, coordonnera les contributions de Mistral AI et de SAP, et veillera à l’alignement avec les objectifs nationaux et européens. Cette structure de gouvernance garantit la cohérence, l’interopérabilité et la durabilité à long terme, en parfaite intégration avec l’écosystème numérique européen. Ce partenariat est conçu comme un cadre orienté vers l’écosystème, ouvert à d’autres fournisseurs européens proposant des solutions numériques souveraines, interopérables et fiables. Il vise à favoriser un paysage de coopération européen plus large qui encourage les contributions complémentaires conformes aux objectifs de souveraineté nationaux et européens.
Calendrier et prochaines étapes
D’ici mi-2026, la France, l’Allemagne, Mistral AI et SAP officialiseront leur engagement en signant un accord-cadre contraignant. Ce document fondateur définira la structure de gouvernance, le champ d’application de la coopération et les mécanismes de financement. Des cas d’usage à fort impact sélectionnés seront déployés dans les administrations entre 2026 et 2030.
Pour le gouvernement de la République française :
Roland Lescure, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique : « Avec ce partenariat franco-allemand aux côtés de Mistral AI et SAP, nous renforçons notre souveraineté numérique et construisons un État plus efficace et plus résilient. Intégrer l’IA européenne dans nos administrations publiques, c’est reprendre le contrôle de notre avenir technologique et affirmer une Europe qui innove et protège ».
Anne Le Hénanff, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique : « Ce partenariat stratégique est une étape importante pour notre souveraineté numérique et pour la capacité de nos deux pays à façonner leur propre avenir technologique. Intégrer l’IA européenne dans nos administrations publiques n’est pas seulement une mise à niveau technologique, c’est un changement stratégique. Avec cette annonce, nous ouvrons un nouveau chapitre, dans lequel l’Europe prend les devants, élabore ses propres solutions fiables et veille à ce que nos valeurs restent au cœur de l’État numérique ».
David Amiel, ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la Réforme de l’État : « Plus de 80 % des outils numériques sur lesquels nous nous appuyons sont conçus, exploités ou contrôlés en dehors de l’Europe : il ne s’agit pas seulement d’un problème technique, mais d’une préoccupation
majeure pour notre autonomie numérique européenne. Ce partenariat public-privé sans précédent,
mené par la France et l’Allemagne, constitue une avancée majeure vers des infrastructures publiques plus résilientes et des administrations publiques plus efficaces à l’ère de l’IA. Il offre également l’opportunité de promouvoir via la commande publique des solutions souveraines intégrant de l’IA nativement. »
Pour le gouvernement de la République fédérale d’Allemagne :
Karsten Wildberger, ministre chargé de la Transformation numérique et de la Modernisation de l’administration : « Une administration moderne, centrée sur les citoyens, rapide et efficace est un élément clé de la souveraineté numérique. Nous voulons nous appuyer sur des solutions numériques européennes et saluons donc le partenariat entre SAP et Mistral. Il montre que nous disposons en Europe des compétences nécessaires pour mettre en place une administration numérique souveraine. Dans le même temps, nous permettons à nos entreprises européennes de se développer et de renforcer leur compétitivité globale. »
Pour Mistral AI :
Arthur MENSCH, cofondateur et PDG : « L’Europe doit prendre en main son avenir en matière d’IA, tant au niveau des infrastructures que des technologies. Ce partenariat franco-allemand entre SAP et Mistral AI démontre le leadership de la France et de l’Allemagne en matière de souveraineté numérique. Ensemble, ils veilleront à ce que la valeur générée par l’IA profite aux citoyens européens et reste sous contrôle européen, favorisant ainsi l’innovation et la protection des intérêts stratégiques. »
Pour SAP SE :
Christian KLEIN, PDG : « La compétitivité de l’Europe dépend de sa capacité à innover sans compromis. Ce partenariat franco-allemand entre SAP et Mistral AI montre comment l’Europe peut être à la pointe de l’IA tout en conservant une souveraineté technologique totale. Ensemble, nous construisons une base numérique fiable qui permettra de créer de la valeur ajoutée selon les conditions européennes. »