Aux États-Unis, après une durée record de 43 jours, le shutdown a pris fin ce mercredi, marquant la réouverture progressive des services de l’administration. A l’approche de Thanksgiving, la reprise du travail des fonctionnaires fédéraux offre un soulagement pour plusieurs secteurs stratégiques, dont le secteur aérien, mais aussi aux 40 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire. Ce dernier programme représentant plus de 6 % des dépenses de consommation en produits alimentaires.
La fermeture des services publics a accentué l’incertitude économique et assombri le moral des Américains. Vendredi dernier, l’Université du Michigan a indiqué que 71 % des personnes interrogées s’attendent à une hausse du chômage au cours de l’année prochaine, un niveau jamais atteint depuis 1980.
Si l’économie US devrait rattraper la majeure partie de son retard rapidement, il s’agit désormais de mesurer si les récents dommages économiques sont dus à l’effet temporaire de la fermeture de l’administration ou s’ils révèlent des problèmes plus profonds. L’incertitude persiste et la porte-parole de la Maison Blanche a indiqué que les données sur l’emploi et les prix à la consommation pour le mois d’octobre ne seraient probablement jamais publiées.
Selon les calculs du Congressional Budget Office, les six semaines de shutdown devraient grever la croissance du PIB au 4e trimestre d’environ 1,5 point de pourcentage. Une paralysie budgétaire qui devrait toutefois avoir qu’un faible impact au regard du PIB annuel des Etats-Unis. Elle pourrait coûter 11 milliards de dollars au 4e trimestre. Une somme négligeable dans une économie qui pèse 30 000 milliards de dollars chaque année.
Il sera difficile de déterminer quelle part de ce ralentissement est due à la paralysie des services publics et quelle part est imputable à d’autres facteurs. De même, si l’économie se redresse au 1er trimestre de l’année prochaine, il pourrait être tout aussi difficile de déterminer quelles en seront les causes. Désormais, les regards se tournent vers la prochaine réunion de la Fed, prévue les 9 et 10 décembre. D’après les marchés, les données publiées la semaine dernière, faisant état d’un nombre record de licenciements en octobre, sont de nature à favoriser une nouvelle baisse de 25 bps.