mer. Avr 30th, 2025

Par Sylvain BERSINGER -Asteres

La croissance au premier trimestre 2025 a été faible et entièrement tirée par la variation des stocks. Sur l’ensemble de l’année la dynamique de croissance française devrait rester poussive.

 Avec + 0,1 % au premier trimestre 2025 après – 0,1 % au quatrième trimestre 2024 on pourrait se réjouir du léger rebond de la croissance française. Mais la plupart des composantes du PIB affichent des évolutions négatives, à l’exception de la variation des stocks qui a, seule, soutenu la croissance.

 

 La consommation des ménages a stagné au premier trimestre 2025, l’investissement s’est contracté de -0,2 % (la baisse a été plus forte pour les ménages à -0,3 %, signe de difficultés persistantes de l’immobilier) et le commerce extérieur a contribué négativement à la croissance pour -0,4 point du fait d’une hausse des importations alors que les exportations se repliaient nettement.

 La seule évolution positive, qui a entièrement tiré la croissance au premier trimestre, vient de la variation des stocks, qui a contribué à la croissance trimestrielle pour 0,5 point. Ainsi, hors variation des stocks, la croissance française a été fortement négative, à -0,4 point.

 

 Les perspectives pour 2025 se sont clairement assombries, tout en devenant plus incertaines, du fait de la guerre commerciale lancée par Donald Trump. La volonté du gouvernement de limiter le déficit public pèsera également sur la conjoncture. La baisse des taux d’intérêt, du prix des matières premières et la relance budgétaire allemande pourraient cependant apporter un léger soutien à l’activité.

 Il y a encore quelques mois il était possible d’espérer une croissance française de 1 % en 2025. Cet objectif semble désormais hors de portée, le FMI prévoyant par exemple une croissance de 0,6 %1. La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump explique cet assombrissement de la conjoncture. Les exportations françaises vers les États-Unis s’élèvent à près de 50 milliards d’euros par an, une baisse de 10 % (les prévisions sont très difficiles du fait de
l’incertitude sur la variation des droits de douane et du fait du caractère inédit de la situation) amputerait la croissance d’environ 0,2 point. La politique du gouvernement, qui envisage de réduire les dépenses publiques de 40 milliards d’euros (une mesure compréhensible du fait du niveau élevé du déficit public) sera un frein additionnel à la croissance.

 Trois évolutions devraient apporter un peu de souffle à l’économie française et éviter une récession.
Premièrement, la baisse des taux directeurs, qui semble appelée à se poursuivre, devrait redonner un peu de vigueur au secteur de la construction. Deuxièmement, la guerre commerciale mondiale conduit à une baisse du prix des matières premières, ce qui redonnera un peu de pouvoir d’achat aux ménages et devrait soutenir la consommation. Enfin, le plan de dépenses allemand dans la défense et les infrastructures sera bénéfique aux exportations françaises (soit parce que l’État allemand achèterait directement du matériel français soit parce que, en stimulant l’économie allemande, il conduirait à une hausse des salaires et de la consommation en Allemagne).

 

1 https://www.imf.org/en/Publications/WEO/Issues/2025/04/22/world-economic-outlook-april-2025

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