Par Axel Botte
Les investisseurs savent qu’il peut être rationnel de participer à une bulle financière, ne serait-ce que pour bénéficier de la phase d’expansion des prix. Pourtant, il est encore plus crucial de reconnaître les signaux d’excès caractéristiques de ces bulles. Les marchés sont aujourd’hui galvanisés par l’intelligence artificielle (IA), et les valorisations reflètent un optimisme qui rappelle les grandes bulles du passé.
Les bulles partagent des faits stylisés bien connus : une appréciation extrêmement rapide des prix, un climat de FOMO alimenté par un narratif séduisant, et des projections de croissance de plus en plus irréalistes. Ces éléments doivent alerter les investisseurs. S’y ajoute le cycle de sentiment qui mène d’un optimisme initial à l’euphorie irrationnelle, avant de déboucher sur une phase de ventes paniques lorsque la réalité rattrape les anticipations.
Aujourd’hui, les performances des actions liées à l’IA présentent plusieurs de ces caractéristiques. L’essentiel de la hausse des prix repose sur des projections toujours plus ambitieuses, parfois déconnectées des fondamentaux. Le récit dominant cherche même à invalider les références historiques en matière de valorisation. Cela ne signifie pas que l’IA ne transformera pas l’économie — tout comme Internet l’a fait dans les années 1990 — mais l’éclatement de la bulle TMT avait tout de même conduit à une récession.
Revue des marchés : En quête de direction
Par Axel Botte
Aux États-Unis, le plus long shutdown de l’Histoire s’est finalement achevé après 43 jours. Cette accalmie n’a toutefois pas dissipé les inquiétudes du marché, qui s’interroge sur le niveau de valorisation des valeurs technologiques dans un contexte de remontée des taux longs. La Fed, de son côté, entretient l’incertitude en laissant planer le risque d’un statu quo en décembre.
Les spreads souverains et de crédit demeurent globalement stables, tandis que sur le marché des devises, le dollar reprend des couleurs et le yen s’affaiblit jusqu’à 150.
Le graphique de la semaine : Le Royaume-Uni sous tension budgétaire
Le Royaume-Uni s’apprête à présenter son budget 2026 à la fin du mois de novembre. Comme d’autres pays développés, il doit restaurer sa crédibilité fiscale dans un contexte de marchés obligataires particulièrement sensibles. Les investisseurs réagissent vivement aux rumeurs d’assouplissement des politiques budgétaires, ce qui a ravivé les tensions sur les taux longs.
Le Gilt à 10 ans a franchi le seuil de 4,50 %. Le gouvernement doit combler un déficit estimé à 20 milliards de livres et pourrait, pour cela, décider d’augmenter la contribution des hauts revenus. Une solution envisagée serait d’abaisser les seuils des tranches d’imposition plutôt que de relever les taux.
Le chiffre de la semaine : 43
43 jours : c’est la durée du shutdown du gouvernement fédéral américain, le plus long jamais enregistré.
Source : Bloomberg.
