L’industrie automobile mondiale cotée en bourse est la plus divisée de toutes celles que nous avons vues, de la capitalisation boursière de Tesla, toujours géante, de 800 milliards de dollars et d’une évaluation des bénéfices de 70 fois, à la Ferrari de luxe de 50 fois, en passant par les “Big 3” américains – General Motors, Ford et Stellantis – d’à peine 5 fois. L’histoire de la croissance des VE vient à peine de commencer (voir le graphique), l’industrie se consolide rapidement et son “hiver” actuel va s’atténuer. Les investisseurs ont une vision à long terme. Tesla est l’action la plus détenue sur eToro. NIO est également dans le top 10, et la voiture traditionnelle la plus proche est en dehors du top 30. À l’autre extrême, une forte hausse des valorisations attend le constructeur historique qui saura opérer la transition.
L’histoire de la “mort des VE” est fausse. Les ventes mondiales ont augmenté de 25 % au premier trimestre de cette année et près de 20 % des voitures vendues dans le monde l’an dernier étaient électriques. Les attentes élevées en matière de croissance sont mises à l’épreuve par un soutien politique moindre de la part des gouvernements et par les difficultés rencontrées par les consommateurs, qu’il s’agisse de la recharge, de l’anxiété liée à l’autonomie ou de la valeur de revente. Mais l’offre de nouveaux véhicules s’élargit et les prix baissent rapidement. La Chine a mené l’adoption, représente 60 % des ventes mondiales et est le seul marché où les prix des VE sont inférieurs à ceux des véhicules à moteur à combustion interne. L’histoire de l’adoption mondiale vient à peine de commencer, avec moins de 3 % des 1,5 milliard de voitures en circulation aujourd’hui qui sont des VE, concentrés en Chine et en Europe, avec un rattrapage important dans le reste du monde et aux États-Unis à venir.
Les volumes de l’industrie mondiale ont augmenté de 9 % l’année dernière, la normalisation des chaînes d’approvisionnement et la reconstitution des stocks l’ayant emporté sur la hausse des taux d’intérêt et la baisse de confiance des consommateurs. Une voiture est le deuxième achat le plus important d’un consommateur, après une maison, et coûte en moyenne 47 000 dollars à l’état neuf aux États-Unis. Les volumes devraient ralentir pour atteindre une croissance plus régulière de 3 % cette année, soit 88 millions de voitures. L’évaluation du secteur traditionnel est faible, compte tenu de la double menace du ralentissement des dépenses de consommation et de l’augmentation de la concurrence chinoise. Il faut également tenir compte des coûts d’adoption élevés des véhicules électriques, des actifs existants et des chaînes d’approvisionnement externalisées. Le Saint-Graal est un leader historique comme Volkswagen, numéro trois des ventes mondiales de VE, qui réussit la transition pour obtenir une réévaluation.
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